Après l'attentat contre un club gay d'Orlando dimanche et le meurtre d'un couple de policiers dans les Yvelines lundi, deux actes revendiqués par Daech, "comment ne pas avoir peur aujourd'hui en France ?" C'est la question qui est posée sur RFI à Olivier Besancenot, membre du NPA dont il fut le porte-parole, mardi 14 juin. L'ancien candidat à la présidentielle (sous étiquette LCR) en appelle tout d'abord à la "solidarité" et au "recueillement". Puis il embraye sur une mise en garde face aux réponses sécuritaires et militaires qui peuvent être avancées après ce genre d'événements.
Il dit :
"Et essayer de pas politiser, de pas instrumentaliser ces drames, notamment dans ce qui alimente je dirais les causes du phénomène là-bas, c'est-à-dire des réponses va-t-en-guerre, puisque je pense que les solutions va-t-en-guerre sont des ripostes qui depuis le début sont à l'origine du problème et pourront jamais régler ce problème-là.
"
Relancé pour savoir si, selon lui, ces attentats sont donc des "ripostes" à ces "ripostes va-t-en-guerre", il approuve, mettant en cause "les interventions militaires occidentales" au Moyen-Orient et, "en particulier", l'attitude de la France vis-à-vis de la Syrie :
"Disons que quand on essaye d'analyser un peu et quand on essaye de prendre le temps d'analyser les origines d'un mouvement comme Daech, on se dit que oui, les interventions militaires occidentales y sont pour quelque chose. Il y a eu 2003 en Irak avec une occupation militaire américaine, qui est le premier acte fondateur de l'existence de Daech, [...] et puis il y a eu je crois l'attitude coupable des puissances occidentales pour la révolution syrienne et notamment des puissances européennes et en particulier de la France, qui sont passées du tout au rien ou du rien au tout, je sais pas comment dire. On a laissé des révolutionnaires syriens s'opposer pacifiquement d'abord à la dictature d'Assad et puis ensuite on les a laissés crever alors qu'ils réclamaient du soutien, de l'aide militaire notamment. Et puis on est passé tout de suite à la solution va-t-en-guerre, substitutiste, des frappes militaires. Et ça, ça alimente, ça donne des fondements à l'existence, malheureusement, de Daech. Donc je crois que ça, ça fera jamais partie de la solution.
"
Un discours qui est loin d'être nouveau chez lui, mais qui reste isolé en ce lendemain d'attentat sur le sol français. Le gouvernement a fait part de son "immense tristesse" et promis la fermeté dans la lutte contre le terrorisme islamiste, quand la droite et le FN ont dénoncé les insuffisances de cette politique, réclamé un renforcement des mesures sécuritaires notamment liées à l'état d'urgence et relancé le procès en "laxisme" des autorités françaises.