Malgré trois infractions lourdes, Nicolas Sarkozy est passé de condamné à victime

Publié à 10h58, le 08 juillet 2013 , Modifié à 06h28, le 24 février 2014

Malgré trois infractions lourdes, Nicolas Sarkozy est passé de condamné à victime
Nicolas Sarkozy le 8 juillet 2013 (Reuters)
Image Olivier Duhamel

Olivier Duhamel

Après l'annonce du rejet des comptes de campagne du président-candidat Sarkozy par le Conseil constitutionnel, et la perte pour l'UMP de onze millions d'euros de remboursement, notre éditorialiste Olivier Duhamel relève que les violations de la loi par l'ex-chef d'Etat en campagne ne semblent guère l’atteindre.

  1. Triple violation de la loi

    Trois infractions lourdes

    Quelques personnes lisent enfin la décision du Conseil constitutionnel annulant le 4 juillet les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Lors de la campagne pour la présidentielle de 2012, il a triplement violé la loi : 

    - Dépassement du plafond des dépenses autorisées, de 466.000 euros.

    - Absence de sincérité des comptes : dépassement de 1.7 millions d’euros des dépenses déclarées par rapport aux dépenses réelles.

    - Financement illicite de dépenses électorales : l’Etat n’a pas le droit de financer une réunion publique de nature électorale, en l’espèce celle tenue à Toulon.

    De surcroît, nous savons désormais que la Commission nationale des comptes de campagne avait mis en garde Nicolas Sarkozy et ses équipes de campagne.

    Le condamné devient la victime

    Malgré tout cela, Sarkozy ne semble guère atteint. Grâce à plusieurs facteurs :

    - La lourdeur de la sanction financière, même si c’est la loi qui l’impose.

    - Le matraquage de ses amis contre le Conseil constitutionnel, d’autant plus efficace que peu de commentateurs ont vraiment lu sa décision.

    - La pugnacité de l’intéressé, quittant aussitôt le Conseil et se mobilisant pour aider l’UMP dans sa souscription.

    - La passion des médias pour passer à un autre épisode de la saison et diffuser désormais "Sarkozy le retour".

    La manœuvre connaît cependant ses limites. Le sondage IFOP publié dans le Journal du Dimanche du 7 juillet indique que 59% des Français ne souhaitent pas qu’il se présente à la présidentielle de 2017. La sarkomania ne déborde guère les rangs de l’UMP. 

     

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