C'EST MON HISTOIRE - Christine Boutin ne veut pas faire de sa première expérience des gaz lacrymogènes "une affaire personnelle", mais elle s'épanche volontiers dessus. Invitée ce lundi de RFI, la présidente du parti chrétien-démocrate raconte, avec les détails, comment s'est déroulée la manifestation de dimanche.
Elle commence :
Y a deux personnes que je ne connais pas qui m'ont prise par le bras en me disant 'On va descendre les Champs-Elysées!'. Je dis 'oui c'est rigolo!'. Mais enfin, pour moi, c'était un jeu !
Sauf que la préfecture de police avait prévenu les manifestants: hors de question de se diriger vers les Champs-Elysées, qui mènent au Palais de l'Elysée. Mais Christine Boutin ne voit pas le problème, et est surprise de la réaction des forces de l'ordre.
Elle poursuit :
On s'est avancé un petit peu sur les Champs-Elysées, et là y avait un barrage de CRS. On est arrivé en disant 'On descend les Champs-Elysées!'. Et à ce moment là j'ai reçu des gaz lacrymogènes en pleine figure. J'ai été visée.
C'est à ce moment-là que Christine Boutin fait donc un malaise. La photo de l'ancienne ministre allongée par terre, visiblement inconsciente, est largement relayée par des militants de droite sur les réseaux sociaux. Comme ce tweet de Samuel Lafont :
HONTEUX @christineboutin gazée par les forces de l'ordre et à terre ! #TousAuxChamps#RetraitLoiTaubira#24Marstwitter.com/Samuel_Lafont/…
— Samuel Lafont (@Samuel_Lafont) 24 mars 2013
A-t-elle été visée par les CRS parce qu'elle est un personnage public ? Oui, répond celle qui se définit comme "un casseur institutionnel". Tout en répétant qu'elle ne veut pas faire de son expérience "un cas personnel" :
Bah écoutez, ceux qui étaient à côté de moi ne l'ont pas été ! Moi je suis tombée dans les pommes parce que c'est excessivement douloureux, ça je peux en porter moi-même le témoignage !
C'est la première fois de ma vie, j'ai 69 ans. Je suis une femme, ancien ministre, enfin voilà ! Voilà... Mais voilà, je ne veux pas en faire une affaire personnelle.
Pour résumer l'ambiance tendue de la "manif pour tous", Christine Boutin utilise la formule suivante: "Ce n'était pas bisous nounours!". Peut-être devrions-nous lui suggérer que l'expression consacrée est plutôt "bisounours".
Voir l'interview de Christine Boutin en vidéo :