"La France est devenue la catin des émirs bedonnants." Avec cette phrase, d'abord prononcée à Marseille le 15 septembre dernier puis répétée la semaine suivante au micro d'Europe 1, Marine Le Pen sait qu'elle provoque, et qu'elle s'attirera de nombreuses réactions (dont celle de Julien Dray, qui l'accuse de plagier Brasillach). Parmi elles, celle de Manuel Valls, interrogé ce 23 septembre sur Europe 1.
Le ministre de l'Intérieur choisit l'anaphore pour répliquer à la présidente du Front national. A quatre reprises, il liste certaines déclarations de Marine Le Pen en commençant ses phrases par "quand j'entends dire"
Quand j'entends dire que la France est la catin, c'est ça ?
Quand j'entends dire qu'Assad est la moins pire des solutions.
Quand j'entends dire que notre gouvernement est un soutien du fondamentalisme islamique terroriste, que nous combattons partout.
Quand j'entends dire madame Le Pen remettre en cause le travail de nos services de renseignement, je me dis que nous sommes dans le degré ultime de l'outrance.
Manuel Valls passe en mode attaque. Il attaque Marine Le Pen sur différents points et termine par mettre en doute son amour de la patrie :
Je me dis que nous sommes au degré zéro de l'analyse géopolitique.
Je me dis que Marine Le Pen incarne le renoncement.
Je me dis que Marine Le Pen porte un discours de défaite.
Et je me dis que madame Le Pen n'aime pas la France. Elle n'aime pas la France. Parce que parler ainsi de la France, c'est manifester une absence d'amour pour sa patrie et ça montre et son incompétence et son incapacité à porter un projet pour la France.