CA BALANCE PAS MAL A MUNICH - De l’art de retourner la situation. Comme au judo, lorsqu’il s’agit d’utiliser la force de l’adversaire pour la restituer à son avantage. C’est donc un peu un ippon qu’a tenté Manuel Valls en faisant à son tour, après François Hollande , le SAV du dernier remaniement, qui a vu notamment l’entrée de trois écolos, dont la patronne d’EELV, Emmanuelle Cosse, au gouvernement.
Car avec ses prises de position régulières contre Manuel Valls et François Hollande , le débauchage de la patronne d’EELV n’allait pas de soi. D’autant que son parti était farouchement opposé à tout retour dans l’équipe gouvernementale de Manuel Valls. Alors, Emmanuelle Cosse, une prise tactique de François Hollande en vue de 2017, alors même que le chef de l’Etat nie tout "marchandage" avec l’écolo malgré l’annonce d’un référendum sur Notre-Dames-des-Landes ?
C’est là que le Premier ministre entre dans la danse, via des confidences aux journalistes lors de son déplacement munichois et rapportées par le JDD , avec deux objectifs. 1. Montrer que les décisions et les nominations ont été prises en concertation avec le chef de l’Etat, "sans calcul". 2. Appuyer l’idée que l’arrivée d’Emmanuelle Cosse est due au moins autant au lobbying de l’écolo pour entrer au gouvernement qu’à la volonté de François Hollande d’aller piocher chez EELV.
Ainsi Manuel Valls a-t-il balancé les offres de service répétées d'Emmanuelle Cosse pour entrer au gouvernement :
"Emma Cosse avait fait part de sa disponibilité depuis plusieurs semaines déjà. Après le succès de la COP21, elle a considéré qu’il fallait le faire.
"
La COP21, ou l’argument de François Hollande pour expliquer le retour de deux nuances (mais en fait qu’une ?) de verts au gouvernement. Un retour qui a fortement irrité dans les rangs d’EELV où l’on a dénoncé un débauchage strictement personnel. "Je pense que tu fais la connerie de ta vie", lui a même lancé, selon le JDD, David Cormand, qui lui a succédé, provisoirement, comme chef d'EELV.