Assassinat de l'avocat Antoine Sollacaro le 16 octobre, du président de la Chambre du commerce et de l'industrie de Corse-du-Sud Jacques Nacer le 14 novembre ... Pour enrayer ces crimes "en bande organisée ", Manuel Valls en appelle au droit, mais aussi à la bonne volonté des Corses.
Invité de RTL ce 16 novembre, le ministre de l'Intérieur a demandé à la société corse de "se mobiliser", terme polissé pour leur demander de "parler", d'arrêter de "se taire" :
"Je demande à tout le monde, aux élus, aux responsables économiques, aux Corses en général, de se mobiliser ! Nous sommes obligés d’agir avec les moyens de loi mais en même temps en se mobilisant. Ca veut dire parlez, arrêtez de vous taire !
"
Et Manuel Valls a une idée très précise des personnes devant sortir de leur "mutisme". Des secteurs qu'il n'hésite pas à énumérer :
"En Corse, les professionnels de l’immobilier, les notaires et les responsables des cercles de jeu se singularisent par la très faible contribution en matière de déclaration. Et pourtant les infractions qui sont identifiées révèlent un lien entre ces secteurs et la criminalité organisée. (...)
Ils sont muets ! Quand il s’agit de trafic de stupéfiant, d’association de malfaiteur, de corruption par rapport au secteur immobilier, ils dissimulent donc directement ou indirectement, de manière consciente ou non, des pratiques à caractère mafieux.
"
De la même façon, le ministre demande à celui que l'on identifie déjà comme la prochaine victime possible, Alain Orsoni, ancienne figure du nationalisme corse et président du club de football d'Ajaccio , de "parler" :
"Qu’il parle lui aussi s’il sait des choses !Qu’il parle, il peut s’adresser directement à la justice française.
[Relance du journaliste : "Il sait des choses ?" ] Il sait sans doute des choses, alors qu'il parle.
"
Outre l'appel à la "mobilisation", le gouvernement va diffuser une circulaire pénale spécifique à la situation corse pour que "la porisité entre certaines activités économiques et la criminalité se dissolve".