Manuel Valls estime avoir "gagné le combat politique" de la mobilisation contre Dieudonné

Publié à 17h49, le 09 janvier 2014 , Modifié à 18h45, le 09 janvier 2014

Manuel Valls estime avoir "gagné le combat politique" de la mobilisation contre Dieudonné
Montage Le Lab.

UNE DÉFAITE, QUELLE DÉFAITE ? - Beaucoup, dans l'opposition mais également dans la majorité, s'accordent à dire que Manuel Valls a, en voulant interdire les spectacles de Dieudonné, pris de très gros risques, voire fait preuve d'amateurisme. Mais après l'autorisation par la justice de la tenue de ce spectacle à Nantes, le ministre de l'Intérieur y voit plutôt une "victoire" politique.

>> Edit 18h45: le spectacle de Dieudonné est finalement interdit. Le Conseil d'Etat, saisi par le ministère de l'Intérieur, a cassé la décision du tribunal administratif de Nantes.

Manuel Valls, qui s'exprimait à Morlaix ce 9 janvier, a d'abord estimé qu'il avait eu raison de vouloir agir contre l'humoriste, accusé de toute part d'antisémitisme :

Face à cette créativité de la haine, fallait-il ne rien faire ? Certainement pas. Le statu quo n'est pas une solution. Passer sans jeter un regard alors que se diffuse un message de haine.

Le négationnisme, l'antisémitisme faisant des juifs les responsables de tous les maux de la société ? Non.

Manuel Valls estime ensuite avoir "gagné" le combat, en alertant l'opinion sur le cas de Dieudonné :

Dores et déjà nous avons gagné le combat politique de la mobilisation et du sursaut. Les associations, les maires, les intellectuels, quelle que soit leur appartenance politique, les républicains ont su dénoncer l'inacceptable. L'entreprise répétée et juteuse de la haine du juif et du racisme.

La mobilisation continue, et j'invite tous les acteurs qui poursuivent la haine à poursuivre le combat et eux aussi à être créatifs, et imaginatifs pour casser, pour briser cette mécanique de la haine.

Et les directeurs de salle et les distributeurs doivent s'interroger eux aussi sur leurs repsonsabilité.

Manuel Valls précise ensuite qu'il "assume la part de risque" inhérente à sa tentative d'interdire les spectacles de Dieudonné, se faisant :

C'est mon devoir, c'est ma responsabilité et c'est l'honneur de la politique. C'est aussi l'honneur de la politique si souvent décriée. Les développements récents sont donc une injonction tout simplement à poursuivre la mobilisation et le combat.

Manuel Valls assume, et assure même que sans lui, la "prise de conscience" n'aurait pas eu lieu concernant Dieudonné :

J'ai dit dès le début, il y a quelques semaines, que ce combat serait difficile à mener y compris sur le terrain du droit, car je connais la jurisprudence, et la place de ce qu'on appelle la liberté d'expression.

Mais sans mon initiative qui a reçu le soutien et sur lequel le président de la République et le Premier ministre se sont engagés. Sans cette initiative, la prise de conscience n'aurait pas été de la même nature.

Du rab sur le Lab

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