Le ministre de l'Intérieur a été accueilli par des huées à son arrivée à Amiens, ce mardi 14 août, quelques heures après de très violents affrontements entre une centaine de jeunes et les forces de l'ordre. Seize policiers ont été blessés et de nombreux dégâts matériels commis.
Une journaliste du Courrier Picard a pu constater que "Manuel Valls très protégé" avait été "hué" et a tweeté la photo ci-dessous :
Le reporter du Monde parle lui sur Twitter de "très grosse tension ".
Dans son article , accompagné d'une vidéo, la journaliste du Courrier Picard indique qu'alors que Manuel Valls voulait dialoguer avec les habitants du quartier "en moins de 10 minutes, il a dû se réfugier dans l'Atrium dans une grande bousculade avec des journalistes (une caméra de France 3 a été cassée) et la population. Une population énervée et qui veut des réponses "
Les caméras de BFMTV étaient également présentes sur les lieux de la bousculade.
Arrivé à la mairie de quartier peu après 15H30, le ministre a été apostrophé par plusieurs riverains, dont Youssef, 25 ans, qui a demandé au ministre de "répondre à ses questions": "Arrêtez de fuir, rendez-nous nos droits", a-t-il ajouté, en compagnie d'autres habitants.
Une bousculade a eu lieu avec le service d'ordre du ministre, mais il n'y a pas eu de coups ni d'un côté ni de l'autre.
Manuel Valls s'est refusé à répondre et est rentré dans les locaux de la mairie de quartier.
Il a ensuite rencontré la famille d'un jeune de 20 ans, mort jeudi après un accident de moto.
Les incidents qui se sont déroulés dans la nuit de lundi à mardi font suite à des heurts dimanche entre des habitants du quartier et la police, qui procédait au contrôle routier d'un automobiliste ayant une conduite dangereuse.
Cette intervention a été jugée excessive par certains riverains, alors que la famille et les proches du jeune homme décédé jeudi étaient réunis à proximité pour une cérémonie de deuil.
L'intervention fait l'objet d'une enquête administrative diligentée par la préfecture. "On veut des sanctions contre les policiers qui n'ont pas respecté le deuil, c'était de la provocation, on nous a considérés comme des animaux", a déclaré la mère du jeune décédé.
"Le ministre nous a dit que l'intolérable, c'était les policiers blessés", a-t-elle ajouté.
Quelques minutes plus tard, Manuel Valls a voulu se démarquer de Nicolas Sarkozy, l'un de ses prédécesseurs, place Beauvau : "Je ne suis pas venu pour qu'on passe au Kärcher ce quartier".