STABYLO DE COMBAT - La ministre de la Justice Christiane Taubira, énervée d'être critiquée par David Douillet sur son projet de loi légalisant le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels a ressorti, quinze ans plus tard, une petite phrase de l'autobiographie de David Douillet.
Une petite phrase du judoka, pas encore ministre ni député UMP des Yvelines, où il revendique sa mysoginie. Comme tous les hommes, pense-t-il, "sauf les tapettes".
18h15, ce jeudi 7 février, à l'Assemblée nationale. Après une démonstration remontant aux racines latines des mots "mari", "femme" et "mariage", la garde des Sceaux, répondant au député UMP, qui avait accusé peu auparavant le gouvernement de "saccager la vie d'enfants à des fins électoralistes", s'attaque à l'ancien ministre sarkozyste des Sports en ces termes:
Je veux bien entendre toutes vos leçons monsieur Douillet mais pardonnez moi, j'aurais préféré ne pas avoir à le faire, mais puisque vous revenez à la charge depuis cette nuit, à donner des leçons sans la moindre nuance, je vais rappeler quand même que dans "L'âme du conquérant" , vous considérez que l'on dit que vous êtes misogyne.
"Oui, je suis misogyne mais tous les hommes le sont, sauf les tapettes."
Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ça n'est pas quelque chose de valorisant.
Cela devrait vous inciter à un peu de nuances et de modestie.
Applaudissements nourris sur les bancs de la gauche.
Une utilisation d'une archive comme un missile isolée par le Lab:
Christian Jacob, président du groupe UMP, furieux prend la parole pour un rapport au règlement. Le député UMP dénonce "les faiblesses et les dérapages" de Christiane Taubira :
Elle donne lecture de ragots qui sont dans la presse.
Pourtant, la garde des Sceaux a lu un passage qui figure bien dans l'autobiographie de David Douillet, paru en 1998 aux éditions Robert Laffont. Un passage que Le Canard Enchaîné avait remis sous les feux des projecteurs, en 2009.
En 2011, Roselyne Bachelot interrogée sur cette petite phrase sur les ondes d'Europe 1 estimait que son collègue ministre des Sports avait "des progrès à faire".
Retour à l'Assemblée, ce jeudi 7 février. Après une suspension de séance de plus de cinq minutes, David Douillet prend à son tour la parole et apostrophe la ministre de la Justice :
Je ne m'abaisserai pas à votre niveau qui est celui malheureusement de la médiocrité et qui ne devrait pas avoir lieu en ces lieux et places.
Cette médiocrité, ce manque de contrôle de soi qui traduit en réalité une énorme faiblesse.
Je vous pensais à la hauteur de votre fonction. Ce n'est malheureusement pas le cas.
Et l'ancien champion olympique de judo répète, sur le fond, son opposition à la gestation pour autrui.