A l'Assemblée nationale, en pleine séance, le capitaine des députés UMP demande un arbitrage vidéo. A plusieurs reprises, Christian Jacob a accusé ses opposants socialistes d'avoir triché à l'heure de voter.
Une méthode que ne conteste pas Christophe Sirugue, député socialiste et vice-président de l'Assemblée nationale, admettait avoir constaté "ce type de pratiques", qu’il juge "déplorables", tant à droite qu’à gauche, alors qu'il présidait la séance.
Résultat, le président des députés UMP a demandé ce que Michel Platini a toujours refusé pour le football : il souhaite que le président de l'Assemblée nationale saisisse le bureau du Palais-Bourbon pour visionner les images et constater ce qu'il qualifie de fraude.
Christian Jacob a tiré à plusieurs reprises en ce sens :
Contactée par le Lab, la présidence de l'Assemblée nationale n'a pour l'instant pas reçu de courrier officiel pour demander ce visionnage des images. Mais l'entourage de Christian Jacob affirme que la présidence de l'Assemblée s'est engagée saisir le Bureau et que "cela figure au compte rendu faisant foi" :
Il s'agit de constater qu'il y a eu de la fraude, nous ne demandons pas de sanction, le Bureau fera ce qui lui semble bon.
Ancien éphémère président de l'Assemblée nationale, Patrick Ollier était aussi des députés UMP énervés mercredi soir à ce sujet. Au Lab, il déclare que c'est "une fraude" et explique :
Moi, président de l'assemblée, j'étais décidé à prendre des sanctions dures contre ceux qui fraudaient. Je n'ai pas eu le temps de le faire, mais je regrette, nous devons être des exemples.
Et comme le patron des députés UMP, il demande un arbitrage vidéo :
Il ne faut pas commettre ce genre de stupidités, surtout quand il y a des caméras qui vous surveillent. Les caméras le voient.
On a demandé hier à ce que le bureau se réunisse pour visionner la bande. On a vu un député voter trois fois. Et on a demandé la même chose à l'instant.
En aucun cas on ne peut procéder en appuyant sur le boitier du collègue, c'est interdit. C'est de la fraude, ça mérite une sanction. J'appelle monsieur Bartolone à réagir.
Sur les sanctions demandées, il suggère qu'elles soient économiques :
Il y a les moyens dans le règlement pour prendre des sanctions, ça peut être des retenues sur l'indemnité. Pour démontrer la volonté de l'Assemblée de ne pas laisser perdurer ce genre d'habitudes
Dans l'entourage de Bernard Accoyer, autre ancien président de l'Assemblée nationale, le ton est semblable. Lui, en revanche, n'a pas constaté ce genre de faits pendant sa présidence :
Le problème est récurrent, quoique marginal, mais n’avait pas provoqué de difficultés particulières sous la précédente législature.
Et on préfère en plaisanter :
Il faudrait pour cela mettre en place le vote biométrique.