Manuel Valls l’avait juré, interrogé sur BFMTV, ce mardi 20 août un peu après 8h du matin : l’annonce de nouveaux moyens policiers à Marseille après un énième règlement de comptes mortel dans les Bouches-du-Rhône, lundi 19 août, serait la sienne. Il était loin de la réalité …
Non seulement le Premier ministre a repris en main le dossier, montant lui même une visite à Marseille , avec cinq ministres mais, ironie de l’histoire, c'est Marie-Arlette Carlotti, qui a donné, sur Twitter, le détail des effectifs, grillant par ce petit tweet vite supprimé la priorité à Jean-Marc Ayrault.
A 17h20, les 8.400 abonnés de la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion ont vu s'afficher le tweet suivant :
"Le 1er Ministre à Marseille annonce 24 policiers investigateurs et une CRS supplémentaire
"
Un tweet très rapidement effacé mais capturé par "Tweet Oops ", un outil développé par des militants de droite :
Joint par Le Lab ce mardi, le cabinet de la ministre reconnaît une boulette :
"C'est une erreur. Le community manager a tweeté trop vite, depuis Paris, en pensant que la prise de parole de Jean-Marc Ayrault avait commencé. Cela arrive.
"
Sauf que Jean-Marc Ayrault a commencé à prendre la parole, une heure plus tard, pour annoncer sa mesure, déjà éventée, à 18H30 :
"J'ai décidé avec l'accord du ministre de l'Intérieur d'affecter à Marseille 24 policiers supplémentaires de la police judiciaire. [...]
Et puis immédiatement, demain matin, une CRS supplémentaire aux trois qui existent déjà sera présente sur l'espace public.
"
Interrogée sur iTélé le 21 août , Marie-Arlette Carlotti dément pourtant avoir "grillé" son boss :
"Chaque fois que je peux apporter quelque chose à Marseille, je le fais, voilà.
Je n'ai pas grillé le Premier ministre.
"
Marie-Arlette Carlotti, sans expliquer en quoi elle n'a pas "grillé" Jean-Marc Ayrault (alors que son cabinet le reconnaît), préfère se lancer dans une grande opération promo du Premier ministre :
"Le Premier ministre est très engagé sur cette ville. Il a fait il y a un an de ça un comité interministériel pour Marseille, le premier dans l'histoire.
Marseille c'est un vrai potentiel pour l'Etat, c'est important pour la France.
"