Mince, les journalistes n'ont pas encore accédé à la requête de Florian Philippot qui estime qu'il ne faut plus donner la parole à Jean-Marie Le Pen. Le fondateur du FN poursuit donc son entreprise de démolition. Et s'il n'oublie jamais d'égratigner "l'agent double" du parti, le "Menhir" a désormais une nouvelle cible favorite : Marion Maréchal - Le Pen. Qui lui répond.
Ce mercredi 22 juillet, Jean-Marie Le Pen parle au Parisien , Marion Maréchal - Le Pen au Figaro , donnant lieu à un curieux échange par médias interposés. En fond, l'éventuelle candidature dissidente du créateur du FN aux régionales en PACA face à sa petite-fille. "Je wait et je see", se contente de dire pour l'instant l'intéressé, histoire d'entretenir au maximum le suspense . Entre les deux élus FN, l'échange à distance est violent.
Nous avons donc décidé d'imaginer le dialogue entre le grand-père et sa petite-fille à partir de leurs déclarations respectives. Toutes les phrases sont vraies. L'assemblage, en revanche, n'est que pure spéculation :
"Jean-Marie Le Pen : On ne se débarrasse pas de Jean-Marie Le Pen comme d'une poussière qu'on met sous le tapis.
- Marion Maréchal - Le Pen : Je suis sidérée. Tout est contradictoire dans [ta] démarche. Je suis le dommage collatéral de [ton] bras de fer avec le parti. Et je le vis comme une grande injustice parce que je n'ai pas le sentiment que l'on puisse justifier cela, par mon comportement ou ma parole.
- Jean-Marie Le Pen : Si ça dérange certains, tant pis pour eux. À Marseille, je suis chez moi, plus que n'importe qui !
- Marion Maréchal – Le Pen : Ce qui est en train de se passer est extraordinaire. [Tu vas] chercher tous ceux que [tu as toi-même] exclus du FN. [Tu es] par exemple en relation avec Jacques Bompard, à l'égard duquel [tu entretiens] une haine viscérale depuis des années. [Tu as] contacté aussi le Parti de la France de Carl Lang ou encore Jean-Claude Martinez… Je suis surprise de voir des élus [te] soutenir alors que récemment, ils étaient tous là à solliciter une place sur la liste.
- Jean-Marie Le Pen : Je suis le président du groupe, celui qui a la plus grande expérience dans cette assemblée. Le fait que [tu n'aies] pas daigné me consulter a minima sur la constitution des listes est une faute de méthode. […] C'est une erreur politique de faire des listes d'union dès le premier tour, car l'effet est négatif. Mais [tu as] une excuse. [Tu n'as] pas une grande expérience de ces choses-là…
- Marion Maréchal – Le Pen : La vraie question est là : en quoi ces désaccords justifient-ils de planter ma campagne et d'empêcher une victoire historique du Front national en PACA ?
- Jean-Marie Le Pen : Il faut des jeunes, bien sûr. Mais de là prétendre pouvoir diriger une région de cette envergure…
- Marion Maréchal – Le Pen : Dans ce cas-là, il ne fallait pas m'inviter fortement à être candidate, il ne fallait pas soutenir ma candidature comme [tu l'as] fait et expliquer que [tu ne ferais] rien pour nuire au FN.
"
Le paradoxe est là : rien ne dit que le fondateur du FN se présentera face à la députée du Vaucluse aux régionales. Mais en entretenant le suspense comme il le fait, en répétant depuis plusieurs jours qu'il se questionne et consulte et hésite, le patriarche Le Pen plombe le début de campagne de sa petite-fille, celle-là même qui ne souhaitait pas, il n'y pas si longtemps, s'engager en politique. Mais elle a été poussée, fortement, par un érudit des affaires publiques, un grand-père : Jean-Marie Le Pen. Preuve que le "Menhir" adore brûler ce qu'il a adoré.