Le mot est lâché. "Rigueur". Mercredi matin sur RTL, Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat et de la Décentralisation a estimé que les fonctionnaires devaient affronter un "grand moment de rigueur".
Ce terme est pourtant tabou dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, qui préfère parler "d'efforts" ou de "redressement dans la justice".
"Un grand moment de rigueur"
Sur rtl.fr
"Redressement dans la justice", "efforts", … c'était la terminologie conseillée au gouvernement jusqu'à présent pour évoquer ce que d'autres appellent une "cure d'austérité". Mais Marylise Lebranchu sur RTL mercredi matin a brisé un tabou : elle a parlé de "rigueur".
A une question de Jean-Michel Aphatie sur la "cure d'austérité" que vont devoir subir les fonctionnaires, la ministre de la Réforme de l'Etat et de la Décentralisation répond par "un grand moment de rigueur" :
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- C'est quand même une sacrée cure d'austérité pour la fonction publique ?
- Oui, … mais ce n'est pas une cure d'austérité pour moi. C'est un grand moment de rigueur pour les fonctionnaires.
"Déclaration quasi-inédite, puisque jusqu'à présent la gauche refusait d'utiliser ce terme. Les membres du gouvernement Ayrault préférait évoquer des "efforts" ou un "redressement dans la justice".
La veille, pendant son discours de politique générale, le Premier ministre s'était d'ailleurs "inscrit en faux" par rapport à l'idée d'une "tournant de la rigueur " :
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J’ai lu ces derniers jours que le fait de réserver les créations d’emplois publics aux secteurs prioritaires devait s’interpréter comme un « tournant de la rigueur ». Je m’inscris en faux contre cette affirmation.
"Le mot est aussi rejetté par le ministre du Budget. Sur le plateau du Grand journal, Jérôme Cahuzac donnait lundi sa définition de la "rigueur". Pour lui, le mot correspond assez peu à ce que fait le gouvernement , comme le rapporte le JDD :
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"Je crois que la rigueur, c'est demander à ceux qui n'en peuvent plus de consentir davantage. Je crois savoir que ce budget n'ambitionne pas de demander davantage à ceux qui n'en peuvent déjà plus", répondait-il lorsqu'on lui demandait si ce terme s'appliquait au budget de 2012, qui doit être présenté mercredi en Conseil des ministres.
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Voir l'interview de Marylise Lebranchu sur RTL :