Dans une interview pour le quotidien Metro, mise en ligne le 22 janvier dans la soirée, Jean-Luc Mélenchon estime que la France intervient au Mali pour préserver des intérêts personnels : l'extraction française de l'uranium dans la région.
Le leader du Front de gauche soupçonne en effet que "toute la vérité" ne soit pas dite sur les raisons de cette opération :
J'ai passé l'âge de croire aux numéros médiatiques du gouvernement qui assure qu'intervenir au Mali était urgent mais dont les objectifs de guerre changent tous les jours.(...) On a commencé par dire qu'on venait stopper une avancée. Ensuite, il a été question de vaincre les islamistes. Et finalement, on nous dit qu'il s'agit de reconquérir tout le Nord-Mali. (...)
Les zones d'ombre sont telles qu'on finit par se demander ce qui est en jeu.
Le gouvernement ferait mieux de dire la vérité plutôt que de nous sortir des contes à dormir debout.
Pour Jean-Luc Mélenchon, la "vérité" est à chercher du côté des intérêts de la France dans la région, et notamment au Niger, riche en uranium. Pour lui, François Hollande défend le Mali car il doit préserver cette zone essentielle pour l'Hexagone. Mais ne veut pas le dire :
Nous sommes là-bas parce que nous ne pouvons pas permettre que les autres pays de cette région, et donc l'extraction de l'uranium dont dépendent des centrales françaises, soient mis en danger. Il faut le dire !
Jean-Luc Mélenchon a été l'un des premiers à refuser l'union sacrée sur l'intervention au Mali et à estimer que l'opération était "discutable". Il avait ensuite évoqué à demi-mot les procédés de la Françafrique avant de déclarer : "La France n'a pas vocation à être le Zorro de la planète".