Petit à petit, Emmanuel Macron engrange les soutiens de parlementaires. Dernier en date, celui d'un responsable socialiste bien connu de la rue de Solférino : Jean-Pierre Masseret. L'ancien président de la région Lorraine s'était en effet maintenu au second tour des régionales dans le Grand Est (Alsace – Champagne Ardennes – Lorraine), en décembre 2015, contre l’avis de la direction du PS. Cette dernière lui demandait de retirer sa liste au profit du candidat de la droite Philippe Richert afin de faire barrage au FN. En vain. Au final, la liste Les Républicains l’avait tout de même emportée lors de la triangulaire.
Dix mois après cet épisode, Jean-Pierre Masseret apporte donc désormais son soutien à l’ex-ministre de l’Economie. Interrogé dimanche 18 septembre par Le Républicain Lorrain, il loue les qualités du responsable "d’En marche" :
""Aujourd’hui, je soutiens un gamin de 38 ans qui est plus jeune que mes enfants. C’est un homme extrêmement bien structuré, le seul à gauche porteur d’un projet capable briser les verrous".
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Dans une interview diffusée par France 3 Lorraine samedi 17 septembre, le sénateur socialiste se dit même prêt à apporter son parrainage à Emmanuel Macron, si ce dernier se présente à la présidentielle : "S’il est candidat et qu’il a besoin de mon parrainage, il l’aura, et si je suis mis dehors du Parti socialiste, je serai mis dehors du Parti socialiste, mais moi aussi j’assume mes choix".
Jean-Pierre Masseret confirme donc qu’il n’a toujours pas été exclu du PS. Une menace d’exclusion planait pourtant sur lui depuis son maintien au second tour des régionales. Pas de quoi lui faire peur. "Je ne me laisserai pas impressionner par les menaces", lance-t-il, bravache, dans Le Républicain Lorrain à l’égard de la direction du PS.
Jean-Christophe Cambadélis avait en effet mis en garde les élus socialistes qui soutiendraient Emmanuel Macron dans le cadre d’une candidature à la présidentielle, sans passer par la case primaire : ils seront exclus du parti et auraient face à eux un candidat estampillé PS aux prochaines élections. La "jurisprudence Iborra", du nom de la députée de Haute-Garonne exclue du PS pour avoir soutenu le maire de Montpellier Philippe Saurel aux régionales face à la candidate du PS Carole Delga. "Pitoyable", déplore Jean-Pierre Masseret à propos de ces menaces.
Il ne se dit toutefois "pas revanchard" contre la direction du PS. Sur Twitter, le vendredi 16 septembre, le sénateur socialiste avait déjà tenu à préciser :
Mon soutien à @EmmanuelMacron n'est pas de l'opportunisme, ni une revanche contre Solférino !
— Jean-Pierre MASSERET (@jpmasseret) September 16, 2016