Merkel va-t-elle booster ou plomber la campagne de Sarkozy ?

Publié à 14h44, le 07 février 2012 , Modifié à 14h41, le 08 février 2012

Merkel va-t-elle booster ou plomber la campagne de Sarkozy ?
Angela Merkel et Nicolas Sarkozy (Reuters)

Henri Guaino, conseiller spécial du chef de l'Etat, a déclaré mardi sa réserve quant à une participation de la chancelière allemande Angela Merkel à un meeting de campagne du futur candidat Nicolas Sarkozy. Qu'elle intervienne "dans le débat public sur les questions qui concernent l'Europe, les rapports entre la France et l'Allemagne, je trouve ça tout à fait légitime", a-t-il dit sur Europe 1 au lendemain de l'intervention conjointe et d'une interview croisée des numéros un allemand et français. "Dans la campagne présidentielle elle-même, je suis plus réservé", a ajouté Henri Guaino.

Le Lab se demande si le soutien d'Angela Merkel est un atout ou un boulet pour le candidat-non-déclaré Nicolas Sarkozy.

  1. POUR - Profiter du halo de popularité de Merkel

    Sur lexpress.fr

    Avec le soutien d'Angela Merkel, Nicolas Sarkozy espère bénéficier indirectement de son aura. La chancelière allemande recueille en ce début février 64 % d'opinions favorables, au plus haut depuis décembre 2009, selon le dernier sondage Infratest-Dimap, alors que le chef de l'Etat a encore perdu des points entre décembre et janvier, pour atteindre 32% d'opinion favorables.

    La popularité de la chancelière s'explique par son action diplomatique (85 % estiment qu'elle représente bien l'Allemagne dans le monde) et son positionnement "présidentiel" (55 % jugent qu'elle se comporte en personnalité "au-dessus des partis"). 61 % des Allemands plébiscitent en outre sa gestion "droite et déterminée" de la crise de l'euro.

  2. POUR - Marquer l’amitié franco-allemande

    Sur cidal.diplo.de

    Selon un sondage Ifop pour l’ambassade d’Allemagne à Paris, l’amitié franco-allemande est une réalité. 82 % des Français déclarent avoir une très bonne (19 %) ou une assez bonne (63 %) image de l’Allemagne. Plus de huit Français sur dix jugent que l’existence de relations privilégiées entre les deux pays a des conséquences positives ou très positives sur la France (84 %) et sur l’Europe (83 %).

    Enfin, les Français approuvent majoritairement le principe d’une harmonisation franco-allemande renforcée, tant en matière de droit du travail (75 %) qu’en matière de fiscalité (70 %).

  3. POUR - Court-circuiter le PS

    Sur lemonde.fr

    "C'est la première fois que l'étranger va peser sur la campagne" avait prévenu Nicolas Sarkozy, il y a quelques jours, en vue du "ralliement" d'Angela Merkel.

    L'UMP coupe ainsi l'herbe sous le pied du PS, qui peut difficilement critiquer ce soutien venu d'Outre-Rhin, puisque la chancelière sera encore à la tête de l'Allemagne si Hollande arrive au pouvoir en mai prochain. Le candidat du PS a d'ailleurs fait savoir que lui aussi voulait être reçu par la chancelière.

  4. CONTRE – Titiller la fibre patriotique des Français

    Sur lepoint.fr

    A trop citer l'Allemagne en exemple, comme lors de l'allocution de dimanche dernier, Nicolas Sarkozy pourrait réveiller l'esprit chauvin. L'idée de s'aligner fiscalement et budgétairement sur l'Allemagne, donc de se mettre dans la roue du bon élève qui a su conserver son triple A, pourrait en rebuter plus d'un.

    Preuve de la germano-intoxication, "l'opération 'Merkozy', déroulée dans le JT de France 2, lundi soir, n'a pas fait l'évènement. L'audience du JT de France 2 est restée à son niveau ordinaire en dépit de la durée exceptionnelle du journal (54 minutes)", note Emmanuel Berretta, journaliste au Point.

  5. CONTRE – Créer des atermoiements à droite

    Sur europe1.fr

    Pour les plus souverainistes, le soutien déclaré haut et fort d'Angela Merkel peut être vu d'un mauvais oeil. Cette intervention de la chancelière dans la vie politique française peut être considérée comme une ingérence dans les affaires intérieures d'un pays.

    A l'UMP, Henri Guaino, conseiller spécial du chef de l'Etat, se dit réservé quant à une participation de la chancelière allemandeà un meeting de campagne de Nicolas Sarkozy et tente de minimiser ce soutien : "Hier, il n'était pas question de campagne présidentielle" mais d'un "entretien croisé à la suite d'un conseil des ministres franco-allemand". "Il s'agissait hier soir du président de la République et de la chancelière dans l'exercice de leurs fonctions." 

  6. CONTRE – Jouer la carte de … l’austérité

    Sur francetv.fr

    Angela Merkel n'est pas une rock star qui arrangue les foules comme Obama. La rigueur à l'allemande, qu'elle incarne d'une certaine façon, fait peur aux Français.

    Erigé en modèle de réussite économique par Nicolas Sarkozy, l'Allemagne a néanmoins des failles. Ainsi, un emploi allemand sur dix est un "mini-job", sans cotisations ni couvertures sociales, avec un salaire à moins de 400 euros par mois.

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