En 2011, ils s’aimaient, en 2012, il s’aiment encore plus fort. Cela pourrait être le résumé du film de l’actuelle séquence politique franco-allemande. L‘implication d’Angela Merkel aux côtés de Nicolas Sarkozy fait parler les journalistes d’outre-Rhin. Problème, pas problème ? La presse tranche mais souligne dans tous les cas l’échange de bons procédés peu commun pour la chancelière.
"L’amour au temps de la campagne électorale"
Sur sueddeutsche.de
"L’amour au temps de la campagne électorale". C’est le titre de l’article du Süddeutsche Zeitung au sujet du couple Merkozy. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel y apparaissent plus que jamais comme une "paire symbiotique". "Il est loin le temps où Nicolas Sarkozy appelait la chancelière ‘la grosse’ et les Allemands ‘les Boches’ ", en français dans le texte. En échange de quoi, la chancelière lui assure son soutien pour la campagne électorale à venir. Le journaliste rappelle que, dans sa "germano-euphorie" de l’allocution télévisée de dimanche dernier, Nicolas Sarkozy avait prononcé pas moins de quinze fois le mot "Allemagne", jusqu’à "l’intoxication" de ses compatriotes.
"L'Allemagne est devenu le problème principal de la campagne en France et est exploitée sur une voie jusque-là inconnue de la droite et la gauche. Sarkozy a utilisé la République fédérale comme un gourdin avec lequel il conduira ses compatriotes, et brisera les structures encroûtées du pays", analyse Stefan Ulrich.
"Overdose d’Allemagne en France"
Sur heute.de
L’Allemagne est trop présente dans la séquence politique française actuellement ? C’est ce que confirme Frank Baasner dans une interview accordée à la chaîne de télé ZDF. Le directeur de l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg affirme qu’il y a "une overdose d’Allemagne en France".
"Tous veulent Angie"
Sur handelsblatt.com
Pour le Handelsblatt, l’Allemagne est loin d’être un problème pour la politique française. Bien au contraire. Le quotidien économique estime que "Tous veulent Angie" en France. La chancelière jouit en effet "d'une popularité inattendue", selon le Handelsblatt. Et Nicolas Sarkozy espère qu’avec leur interview télévisée conjointe, "l’aura d’Angela Merkel rejaillira sur lui".
"Les images sont plus importantes que les mots, l'apparition à la télé porteuse d'un message: Moi, Nicolas Sarkozy, je suis le partenaire privilégié des puissants Allemands. Avec moi, la France jouera dans la cour des grands". "Mais Hollande perturbe ce tête-à-tête", note le journal.
"Vive l’Allemagne"
Sur faz.net
"Vive l’Allemagne" s’écrie le Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Pour le journal, Angela Merkel s’implique d’une façon inhabituelle, "claire et forte", "ce qui n’est généralement pas le genre de la chancelière".
Si la chancelière souhaite la victoire de Sarkozy en mai prochain, ce n’est pas forcément pour une raison d’appartenance à une famille politique mais plus pour préserver "leur travail de sauvetage de l’euro". C’est aussi un échange de bons procédés, rappelle le journal, Sarkozy étant apparu aux côtés de Merkel en mai 2009 aux élections législatives en Allemagne.
"Affront aux socialistes"
Sur spiegel.de
Pour Der Spiegel, le soutien de Merkel à Sarkozy est un "affront aux socialistes". C’est "contraire à la pratique internationale" souligne l’hebdomadaire. "L’approche est très inhabituelle : l’intervention d’un gouvernement étranger dans l’élection d’un Etat souverain est internationalement considérée comme tabou."
Der Spiegel rapporte également les propos tenus dimanche soir par le ministre des affaires étrangères, Guido Westerwelle (FDP, parti libéral-démocrate). Il reproche à Merkel de renoncer à la neutralité liée à la fonction de chancelière. "Le gouvernement fédéral n'a pas à prendre partie dans la campagne électorale française", a-t-il déclaré. Dans une émission, diffusée sur la chaîne ARD, Bericht aus Berlin, il a précisé que "toute personne, qui sera élue démocratiquement pour gouverner la France, sera un bon partenaire pour l'Allemagne".