Michel Barnier et ces chefs d'Etat qui feraient bien de s'inspirer du Pape

Publié à 10h47, le 12 février 2013 , Modifié à 14h56, le 12 février 2013

Michel Barnier et ces chefs d'Etat qui feraient bien de s'inspirer du Pape
(capture d'écran - LCI)

Admiratif de la decision du pape - qui a annoncé qu’il renoncerait à sa fonctions le 28 février - Michel Barnier estime que  certains chefs d’Etat pourraient s’inspirer de cette décision “moderne”.

Invité au micro de LCI ce mardi 12 février 2013, le commissaire européen aux marchés intérieurs et aux services est longuement revenu sur sa récente entrevue avec le chef de l'Eglise catholique, une semaine auparavant. En effet, Jeudi 6 février, Michel Barnier et une élue allemande ont été reçus par Benoît XVI, en marge d’une conférence franco allemande organisée à Rome, sur le thème de la réconciliation. 

Le commissaire européen confie avoir trouvé le pape “extrêmement vif”, quoique fatigué: 

 

Je l’ai trouvé totalement maitre de sa pensée, de son esprit, en même temps fragile.

Michel Barnier a ensuite détaillé le contenu de cet échange privé, qui a duré en tout une quinzaine de minutes :

Il a posé des questions, nous avons parlé du général de Gaulle, de la réconciliation franco-allemande.

Franchement, je l’ai trouvé vif intellectuellement mais physiquement fatigué, économe de ses pas.

Ce n’était pas la première fois que Michel Barnier rencontrait le pape, a-t-il rappelé. Les deux hommes s’étaient déjà croisés en juin 2004 - quelques mois avant que le cardinal Ratzinger ne devienne Benoît XVI. 

Pour l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, si la démission du pape est surprenante, elle est surtout le signe d’une grande sagesse :

Au fond cet homme, il a fait un arbitrage entre capacité physique et capacité intellectuelle.

Il a choisi pour l’avenir de l’Eglise de passer le relai.

Intarrissable, Michel Barnier a longuement salué cette decision courageuse et lucide: 

C’est une rupture pour l’Eglise et c’est un geste assez moderne. Pour porter la croix, et ce ministère de Rome, il fallait un homme en pleine forme, et il a constaté qu’il ne l’était plus.

Probablement aujourd’hui il pourrait encore être pape quelques années mais il s’est projeté dans l’avenir.

Une position dont certains chefs d’Etat devraient s’inspirer? Sans doute, répond Michel Barnier.

Il fallait un homme en pleine forme. Il s'est projeté dans l'avenir.

C'est une décision moderne qu'il a prise, et qui peut servir d'exemple.

Même s’il existe quelques différences majeures entre le politique et le religieux, a-t-il nuancé. En effet, "la différence avec les chefs d'Etat, c'est qu'il y a un mandat, un terme, une période fixe qui vous est confié par les citoyens".

Même si certains auraient peut-être mieux fait de suivre cet exemple: 

Mais on a effectivement vu , y compris chez nous, des chefs d’Etat aller au bout de leur mandat dans des conditions physiques très difficiles.

Sans doute une référence implicite à François Mitterrand, qui a terminé son second mandat gravement malade, en 1995. Ou encore à George Pompidou, unique président français mort en cours de mandat, le 2 avril 1974. 

Du rab sur le Lab

PlusPlus