Se montrer optimiste sur la baisse du chômage sans donner aucun chiffre : c’est le numéro d’équilibriste auquel s’est livré Michel Sapin, ce vendredi 25 janvier sur l’antenne de Europe 1.
Sans rien dire, ni de la tendance, ni des chiffres qui seront annoncés dans la soirée, le ministre du Travail s’est voulu rassurant : si le chômage continue d’augmenter "pendant quelques mois", la tendance devrait pourtant s’inverser sous peu a-t-il assuré.
Mais le journaliste Jean-Pierre Elkabbach veut savoir plus précisément quand le chômage baissera.
"A la saint Glin-glin ?", avance-t-il avec une pointe d’ironie.
Le prenant au mot, le ministre lui répond alors, pince sans rire :
Ecoutez, premièrement la saint Glin Glin n’existe pas...
Avant de préciser plus sérieusement que la tendance devrait s’inverser "au cours de l’année 2013" :
Le président de la République nous a fixé ce que j’appelle une ardente obligation, et cette ardente obligation c’est de faire en sorte qu’au cours de l’année 2013 nous remportions la bataille du chômage, et nous allons la remporter.
Le ministre du Travail énumère alors les dispositifs mis en place par le gouvernement pour tenter d’enrayer la progression du chômage : " c'est l'objectif des contrats de génération, du crédit pour l’investissement et l’emploi…"
Mais Jean-Pierre Elkabach l’interrompt à nouveau pour rappeler que :
“Tout indique que la promesse d’inverser le rythme du chômage dans 11 mois ne peut pas être tenue. ”
Avec le plus grand sérieux, le ministre renchérit alors du tac au tac :
Mais, qui est "Tout??"
Présentez-moi donc ce monsieur Tout !
S’ensuit alors un échange quelque peu surréaliste entre les deux hommes, au sujet de cet hypothétique "monsieur Tout".
Car Jean-Pierre Elkabbach, le prenant au pied de la lettre réplique aussitôt:
“Il arrive!”
Et Michel Sapin enchaîne:
Je démontrerai à monsieur Tout pourquoi nous allons faire reculer le chômage au cours de cette année 2013.