La garde meurt mais ne se rend pas. Malgré les multiples orages qui s'abattent sur François Hollande et l'Elysée, ces derniers gardiens du temple hollandais montent au front pour tenter de sauver leur champion de Président.
Alors qu'une partie de son camp est train de lâcher François Hollande, tantôt pour Manuel Valls, tantôt pour Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon, tantôt pour Emmanuel Macron, ces ministres et parlementaires prêchent médiatiquement pour une candidature du chef de l'Etat (qui doit se décider en décembre).
Revue d'effectif.
- Les ministres
Plusieurs ministres commencent à critiquer vertement, souvent en off, le chef de l’Etat. Rares sont ceux qui, un peu plus courageux, osent le défier publiquement. Dans ce maelström, les plus proches de François Hollande tiennent bon. A commencer par le porte-parole du gouvernement et fidèle parmi les fidèles du chef de l’Etat, Stéphane Le Foll. "Le patron, jusqu’à preuve du contraire, c’est François Hollande", a-t-il ainsi lancé pour freiner les velléités de "tuer" toute nouvelle candidature du chef de l’Etat.
Michel Sapin, ministre de l’Economie et des Finances et ami de trente ans du résident de l’Elysée, fait lui aussi campagne pour permettre à son champion d’être quand même en position de briguer un nouveau mandat.
Enfin, derrière les fidèles Bernard Cazeneuve et Jean-Yves Le Drian, Marisol Touraine, ministre de la Santé, et Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, relativement épargnées par les confidences présidentielles dans Un Président ne devrait pas dire ça… font figure, selon les bruits qui circulent, de favorites pour diriger la campagne de François Hollande. Elles devraient être épaulées par Ségolène Royal et Audrey Azoulay. Si le Président décide d’être candidat à la primaire organisée par le PS.
- Les parlementaires et élus locaux
A l’Assemblée comme au Sénat, le cercle des Hollandais fond comme une averse de neige début novembre à Paris. Certains légitimistes n’hésitent plus à critiquer ouvertement le Président et à vanter une candidature de Manuel Valls. Quand ils ne soutiennent pas déjà Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon pour la primaire.
Face à ce marasme, plusieurs élus ont accepté de jouer les snipers et les pompiers en chef de François Hollande. Ainsi le député PS Sébastien Denaja, qui s’est démultiplié dans les médias au lendemain de la sortie de l’ouvrage polémique. Et ce, même sans avoir lu ce qu’il contenait .
Frédérique Espagnac, sénatrice et ancienne collaboratrice de François Hollande, parcourt elle aussi les plateaux télé pour sauver ce qui peut encore l’être de la hollandie. Une hyperactivité qui se retrouve également sur les réseaux sociaux où la sénatrice tente de porter la bonne parole et vanter le bilan du quinquennat.
Grognards hollandais par excellence, Bruno Le Roux, le patron des députés PS et Didier Guillaume, président du groupe socialiste au Sénat, gardent leur fidélité envers François Hollande.
Dans cette catégorie, figure également l’ancien ministre du Travail et proche de François Hollande, le maire de Dijon François Rebsamen ainsi que Julien Dray (qui a coupé les ponts avec Macron ) et Pierre Jouvet. Ce dernier, secrétaire national aux Fédérations du PS, a ainsi pris la plume début octobre pour inciter les premiers secrétaires fédéraux du parti à signer un appel de soutien à la candidature du chef de l’Etat. Un appel depuis enterré .