Il fut résistant et déporté à Buchenwald pendant la seconde guerre mondiale. Tout pour être un héros national. Il fut aussi officier putchiste lors de la guerre d'Algérie. Un épisode plus controversé du passé de Hélie Denoix de Saint Marc, décédé le 26 août à l'âge de 91 ans.
A cette occasion, deux textes d'hommage distincts ont été publiés par le ministère de la Défense. Le premier sur le site de l'armée de Terre, le 26 août. Un communiqué plutôt lyrique, qui n'évoque en aucune manière l'épisode de la guerre d'Algérie :
Hélie Denoix de Saint Marc a fait son ultime voyage ce lundi 26 août 2013, au lendemain du 69e anniversaire de la Libération de Paris, lui, qui s’était engagé à 19 ans dans la Résistance et qui fut déporté au camp de Buchenwald.
Un parcours de vie exceptionnel qu’il fit revivre dans ses mémoires 'Les Champs de braise'.
Le lendemain, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian envoie aux rédactions un texte plus mesuré. Il évoque notamment la "complexité" du personnage :
De sa complexité, il faut retenir aujourd'hui la force de son engagement d'officier et la générosité de son dévouement aux hommes dont il était responsable.
"Dévouement aux hommes dont il était responsable", et non pas à ses supérieurs, donc: Hélie Denoix de Saint Marc avait refusé d'obéir au Général de Gaulle en 1961. Quid de son passé de putchiste ? Il n'est pas évoqué. Jean-Yves Le Drian se contente de parler des "péripéties de l'Histoire", sans qu'on sache précisément à quels événements il fait référence :
Par ailleurs, il a su garder à travers les péripéties de l'Histoire, un esprit curieux et novateur, notamment dans le dialogue avec l'ancien ennemi allemand, en publiant avec le colonel August Von Kageneck le livre commun 'Notre histoire, 1922-45'.
Hélie Denoix de Saint Marc avait été fait Grand'Croix de la Légion d'honneur par Nicolas Sarkozy en 2011, à la demande de son très proche conseiller Patrick Buisson. Il avait été radié de l'ordre en 1961 après avoir été condamné à dix ans de détention criminelle pour avoir désobéi au Général de Gaulle.