ALERGIE - Invité de BFMTV ce 31 octobre, Pierre Moscovici a poussé un coup de gueule sémantique. Il est un mot très à la mode au sujet de son gouvernement et qui l'électrise : le "couac" :
"Il y a un mot qui commence à me hérisser le poil : c’est le mot couac.On le met vraiment à toutes les sauces, à propos de n’importe quoi.
[Amateurisme] serait déjà plus spécifique, on y répondrait. Mais couac couac couac, franchement, j’ai envie de vous dire : changez de mot !
"
Pas question donc de se laisser aller à la petite musique du "couac". Dans un deuxième temps, Pierre Moscovici applique à la lettre les éléments de langage distillés la veille par Matignon pour répondre à ce que nous appellerons - à défaut de "couac - la "boulette des 39 heures" de Jean-Marc Ayrault.
Comme le détaille Libération [article payant], il leur a été conseillé 1) de dire qu'on peut discuter de tout, 2) que le Premier ministre a répondu de façon nuancée à son interlocuteur et 3) qu'il n'est pas question de supprimer les 35 heures. Mise en application avec Pierre Moscovici :
"Le Premier ministre est un homme qui est courtois, c'est un homme ouvert au dialogue, c'est un homme profondément respectueuxdes autres. Il se trouve face aux lecteurs. Il y a quelqu’un qui lui pause une question, il lui répond "La question n’est pas taboue" et, derrière, il lui explique aussi ce qu’est sa conviction.
Il n’a jamais été question de rouvrir le débat sur les 35 heures : c’est une grande conquête de la gauche. Il n’y a d’ailleurs pas aujourd’hui de demande de modification de la loi.
"
A noter au même moment sur RTL, Cécile Duflot était elle aussi en guerre sémantique contre le "couac". Jean-Michel Aphatie lui demande plusieurs fois : "C'était un couac ou pas ?". Ce à quoi la ministre répond :
"Vous allez me le définir ce qu’est un couac car c’est devenu un espèce de leitmotiv !
"
> Pour en savoir plus sur les origines et l'utilisation du mot "couac" en politique, écoutez l'émission d'Europe 1 du 20 octobre, L'actu pour les nuls, par ici.