Et à 22 heures, Matignon douta. L'Express.fr revient ce 30 octobre sur l'itinéraire de la boulette"39 heures" de Jean-Marc Ayrault.
La veille de la diffusion, tout va bien. Les équipes du Parisien envoient dans la soirée à Matignon la version finale de l'entretien du Premier ministre avec quelques lecteurs. "Comme de coutume et par courtoisie". La réponse sur les 39 heures passe alors sans être amendée.
Pas de réaction à la relecture mais, un peu plus tard, voilà "les services du Premier ministre pris d'un doute". Et si sa réponse sur les 39 heures montait en épingle ? Elaboration d'une riposte de dernière minute et mise en alerte des ministres. L'Express.fr raconte :
L'entourage de Jean-Marc Ayrault contacte Pierre-René Lemas, secrétaire général de l'Elysée, et les cabinets des ministres invités des matinales radio et télé.
Avec un mot d'ordre : si vous êtes interrogés sur une éventuelle suppression des 35 heures, répondez qu'il n'en est pas question.
Voilà donc les ministres prévenus : la question va tomber, ils ne doivent pas amplifier la gaffe. Ce qui, comme nous le racontions ici, ne va pas être réussi pour tout le monde.
Premier sur les ondes, Michel Sapin tente de tuer la rumeur dans l'oeuf, mais on retient surtout ce qui sonne comme un recadrage vis-à-vis de son Premier ministre : "Il ne faut pas supprimer les 35 heures".
Les deux autres ministres se font bien timides. Laurent Fabius préfère "ne pas se lancer dans ce débat" et Jean-Yves Le Drian veut en "reparler le 6 novembre".
L'Express.fr raconte donc que, suivant la bonne vieille technique du "jamais mieux servi que par soi-même", Matignon contacte directement une radio pour un démenti express par téléphone. Ce qui donne 54 inhabituelles secondes de Jean-Marc Ayrault peu après 8h30 sur France Info : "Il n'est pas question de revenir sur les 35 heures."
Anecdote amusante: dans un article de Paris Match à paraitre le 31 octobre, et réalisé avant la boulette, Pierre-René Lemas confiait, songeur : "J'espère que l'on va s'améliorer sur la com'".