Malgré les nombreuses divergences qui les séparent, Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg se rejoignent sur un point : la référence au New Deal de Roosevelt.
Dernier épisode en date de la longue série des piques que s’adressent mutuellement les deux locataires de Bercy, la sortie de Pierre Moscovici déclarant, selon le Monde, à propos d’Arnaud Montebourg :
Il ne m’énerve pas, il m’agace.
Pourtant, ces deux ministres, qui s’étaient associés à l’époque du Congrès de Reims du PS en 2008, ont un point commun : celui de faire référence au New Deal de Franklin D. Roosevelt.
Dans le Figaro magazine du 7 décembre, le ministre du Redressement productif s’imagine ainsi en Roosevelt français et explique avoir du Keynes sur sa table de chevet :
Je reconstruis brique à brique la maison industrie. Roosevelt l’a fait aux Etats-Unis.
La Fin du laisser-faire, de Keynes, c’est mon livre de chevet.
C’est donc sur l’inspiration de la politique de l'ancien président américain que les deux hommes tombent d’accord. Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances, faisait lui aussi référence au "New Deal américain" le 12 novembre, alors qu’il prononçait un discours à l’occasion de la cinquième conférence annuelle des entrepreneurs :
D’autres pays ont fait dans le passé, le choix courageux d’ouvrir une nouvelle page de leur histoire économique : le New Deal américain, le Canada au début des années 1990, la Suède en 1994, l’Allemagne au début des années 2000.
Six mois après l’élection de François Hollande, la France fait aussi ce choix [...]
Une référence récurrente donc. Déjà, le 18 juillet 2012 en commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, Arnaud Montebourg rendait "un hommage au grand président des Etats-Unis Franklin Delano Roosevelt" :
Le "redressement productif" constitue également un hommage non dissimulé au grand président des États-Unis Franklin Delano Roosevelt, qui avait, en 1933, après l'effondrement qu'avait représenté la Grande Dépression de 1929, prononcé un discours marquant dans lequel il parlait de "redressement industriel national".
C'est donc une référence au New Deal, et aux idées de Keynes – membre de l'équipe du président Roosevelt – qui ont révolutionné le monde et sont toujours d'actualité.