Nadine Morano n’a toujours pas digéré le tweet que François Fillon lui avait sèchement adressé en juin dernier, suite au canular téléphonique de Gérald Dahan. L'humoriste avait appelé la candidate à la veille de ce scrutin, en se faisant passer pour Louis Alliot.
Vendredi 7 décembre, juste avantle rejet de son recours par le Conseil Constitutionnel, Nadine Morano revenait au micro de Radio Classique sur cette campagne difficile et "le tsunami mediatique" provoqué par cet appel.
L'occasion pour elle d'évoquer le tweet de François Fillon au détour d'une phrase :
J’ajoute que François Fillon était tombé dans le même traquenard, parce qu’il avait fait un tweet assez dévastateur sans connaitre la nature du sujet.
A l'époque, François Fillon avait considéré que " Nadine Morano aurait dû raccrocher tout de suite car on ne parle pas aux dirigeants du FN"
Nadine Morano : "J’ai envie de dire : ras-le-bol...par publicsenat
Celle-ci estime aujourd'hui que François Fillon l'a abandonnée "en rase campagne", alors qu’elle-même soutenait son investiture dans la 2ème circonscription de Paris :
Rappelez-vous pendant les élections législatives quand il fallait décider des investitures, j’ai soutenu la candidature de François Fillon, estimant que sa légitimité de Premier ministre faisait qu’il était normal de lui donner cette circonscription, parce qu’il voulait relever le défi de Paris »
Elle regrette que François Fillon ne lui ait pas rendu la politesse :
Quand on veut etre chef, on n’emmène pas son équipe à la débacle, on ne lâche pas ses troupes en rase campagne, je trouve ça dommage que lorsqu’un candidat se trouve sur une circonscription difficile …
"Donc il vous a lâchée?" interrompt Guillaume Durand pour résumer.
A défaut d'une réponse directe, Nadine Morano préfère filer la métaphore guerrière :
C'est-à-dire que quand vous êtes chef, vous arrivez plutôt en protection… C’est comme quand vous faites la guerre… c’est "couvrez-le". C’est pas "je saute avec lui dans ce piège malheureux, et on se fait sauter les grenades ensemble"… je veux dire, à un moment il faut faire attention à ce qu’on fait.
Du coup, Nadine Morano est au diapason avec Rachida Dati - qui avait dû retirer sa candidature au profit de François Fillon dans la 2ème circonscription de Paris en juin.
Rachida Dati évoque aussi cet épisode sur France Info vendredi matin et critique François Fillon en creux :
A un moment, c’est l’intérêt du parti et des militants… moi, je n’ai pas voulu rajouter de la division à l’’échec. N’oublions pas qu’on venait de perdre la présidentielle… Moi j’ai privilégié l’unité de notre famille politique…
Dans le Parisien Magazine paru vendredi, Rachida Dati regrette que François Fillon ne joue pas la carte de l'unité du parti, comme elle à l'époque :
Moi, j’ai toujours joué l’unité du parti. On ne m’a pas donné l’investiture aux dernières élections législatives dans ma circonscription alors que j’y était légitime. Je l’ai accepté, sans même que Fillon ne m’appelle. J’attends toujours qu’il m’en remercie.