CHACUN CHEZ SOI - Gilbert Collard n'est pas homme à se laisser dicter sa conduite, et certainement pas par Florian Philippot, vice-président du FN et bras droit de Marine Le Pen. Il l'a fait comprendre le 18 mars dans la soirée sur i>TELE.
En cause, la motion de censure déposée par l'UMP contre le gouvernement et initiée par Jean-François Copé. Motion pour laquelle voteront les deux députés Rassemblement bleu marine au nom du principe de "cohérence", comme l'a annoncé Marion Maréchal-Le Pen le 17 mars dans Le Journal du dimanche.
Problème, le journaliste lui fait remarquer que, quatre jours plus tôt, Florian Philippot s'est montré bien plus frileux sur cette motion de censure. Invité du Talk Orange Le Figaro le numéro 2 frontiste s'était lancé dans un "ni oui ni non" plutôt défavorable :
On n’est pas en accord avec le gouvernement mais on n’est pas non plus en accord avec l’UMP.
Alors, abstention ? "On verra", avait simplement répondu Florian Philippot.
Une hésitation qui suffit pourtant à Gilbert Collard pour le remettre à sa place sur l'air du "ce n'est qu'un vice-président parmi d'autres":
Je m’excuse mais ce n’est pas à lui de donner des consignes, c’est à Marine. (...) De toutes manières j’ai ma liberté et je voterai cette motion de censure.
Ce n’est pas au vice-président – qui sont très nombreux du reste au Front – d’avoir à se prononcer sur cette question.
Le député-avocat poursuit en soulignant qu'il s'agit d'une "affaire d'intelligence" :
C’est une affaire de cohérence, d'intelligence des choses. (...) Une affaire d'honnêteté politique. La cohérence est de voter la motion de censure car on est contre la politique de ce gouvernement.
La veille, Marion Maréchal-Le Pen avait argumenté dans le même sens sur BFMTV :
Ce ne serait pas lisible pour nos électeurs de ne pas la voter. Nous n’avons pas les moyens politiques et parlementaires de la déposer alors autant en profiter.
On va se rejoindre sur le constat même si l’UMP est particulièrement illégitime pour faire ce constat.