Une élue PS du 6e arrondissement lyonnais refuse de s'engager de nouveau aux côtés du maire socialiste de la ville, Gérard Collomb. Geneviève Brichet, jusque-là candidate à sa réélection, ne veut pas se ranger derrière la tête de liste choisie par son parti et fustige le tour pris par la campagne. Elle l'explique dans une lettre :
Non à l'usage sans complexe de la violence, que les petits chefs mâtinés "men in black", apparatchiks d'une campagne engagée sur un mode militaire, manient avec dextérité pour faire la pluie et le beau temps (surtout la pluie), en devançant les intentions du chef.
Un objectif est fixé? Tout leur semble permis pour y parvenir. La méfiance, érigée au rang de postulat les conduit naturellement à utiliser les moyens les plus radicaux pour rendre impossible toute collaboration ou initiative de la part de leurs troupes : désinformation, mise à l'écart des décisions, manipulation de l'entourage, espionnage, humiliations, tentatives d'intimidation...
L'élue parle de "management de la terreur" et de "pratiques méprisantes" sur les militants.
Geneviève Brichet estime également que les troupes de Gérard Collomb dans le 6e arrondissement penchent trop à droite :
Non à l'exigence de cacher mon (notre) appartenance au parti socialiste. Cela, je ne peux l'accepter car au delà de mon refus viscéral de renier des valeurs auxquelles je suis attachée, cette apparence de renoncement n'est pas crédible.
Enfin, et surtout, l'élue refuse le profile de la tête de liste qui lui a été imposée, Elvire Servien, issue de la société civile, "au positionnement politique incertain" :
Non enfin à la solution de cacher mon engagement socialiste derrière une tête de liste parachutée sur ce territoire, genre voyage en terre inconnue, au positionnement politique incertain, totalement inexpérimentée, mais réputée avoir le "profil 6ème".
Geneviève Brichet précise tout de même que Gérard Collomb est "un bon maire" et que "sa mandature a répondu aux attentes des lyonnais".