Comparer un syndicat à des "terroristes" qui usent de méthodes de "voyous" dignes d'une "dictature stalinienne", c'est mal. C'est en tout cas ce que pas mal de monde rappelle à Pierre Gattaz, depuis lundi 30 mai. Avec une certaine escalade verbale, puisque le député PS Pascal Cherki a qualifié le président du Medef de "pauvre type complètement abruti", avant que Robert Hue ne compare sa sortie à... Vichy. Myriam El Khomri n'use pas de ce genre de vocabulaire, mais dénonce tout de même "l'outrance" du patron des patrons (qui se fait régulièrement souffler dans les bronches par le gouvernement).
Sur RTL mardi 31 mai, la ministre du Travail est interrogée sur ces propos polémiques de Pierre Gattaz dans Le Monde, lundi, en plein conflit social autour de la loi Travail. Elle dénonce :
"Il y a beaucoup d'outrance dans les mots de Pierre Gattaz, ces mots sont choquants bien évidemment, et c'est vrai que durant les trois derniers mois, il y a eu en effet, de la part de certains représentants syndicaux patronaux, du monde patronal, des propos très outranciers et donc qui ne montrent pas qu'il y a un respect des partenaires.
"
"Il y a eu aussi parfois, de [la part de] Philippe Martinez [patron de la CGT, ndlr] des mots qui ont été durs, de la même manière", ajoute-t-elle aussitôt, comme pour équilibrer les choses. Mais "je condamne bien évidemment les mots de Pierre Gattaz", martèle la ministre. Qui plaide pour un apaisement généralisé :
"Le président de la République appelle à l'émergence d'une vraie social-démocratie à la française, et donc pour cela il faut qu'il y ait un respect des partenaires de jeu.
Si on veut créer de la confiance, il faut qu'il y ait bien évidemment de la loyauté, du respect des différents partenaires et c'est vrai que dans notre pays, malheureusement, on est bien souvent dans cette culture de l'affrontement. Or, ce que prône cette loi et ce qu'elle souhaite mettre en oeuvre, c'est une vraie culture du compromis. Donc c'est vrai que ça n'aide pas, ça n'aide pas au débat.
"
La même Myriam El Khomri avait dénoncé avec tout autant de vigueur le "chantage" exercé par la CGT du Livre sur la presse, bloquant la parution des journaux qui avaient refusé de publier une tribune de Philippe Martinez sur la loi Travail (c'est-à-dire tous les quotidiens nationaux... à l'exception de L'Humanité). "Scandaleux", avait fustigé la ministre du Travail.
La CGT n'est par ailleurs pas en reste en matière d'attaques verbales qui tâchent, elle dont la section de Publicis avait comparé, sur Twitter le 29 mai, Manuel Valls à "Pétain, Franco et Mussolini". Tout simplement.
Petain, Franco, Mussolini, les modèles ne lui manquent pas https://t.co/7qSTZ7mCjG
— CGT Publicis (@CGTPublicis) 29 mai 2016
[BONUS TRACK]
Sur France Inter ce mardi, Alain Vidalies a lui aussi "condamné" les propos de Pierre Gattaz. Et le ministre des Transports d'ajouter :
"Ça précise une chose : on le savait déjà un peu fâché avec les chiffres, il est aussi un peu fâché avec les lettres, je crois.
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