"Les Roms harcèlent les Parisiens !" - Invitée de i>TÉLÉ ce 18 septembre, Nathalie Kosciusko-Morizet a affirmé qu'elle souhaitait restaurer les arrêtés anti-mendicité "agressive" dans la capitale. Pour viser les populations roms.
Interrogée sur la délinquance, notamment sur cette bande de lycéens armés arrêtés la veille, la candidate à la mairie de Paris a estimé que Bertrand Delanoë "niait" la réalité de la délinquance et que, même s'il ne possède pas les pouvoirs de police, "ça ne l'empêche pas de faire plein de choses".
Partant de ce constat, NKM prend en exemple les arrêtés anti-mendicités "agressive". Et lorsque Christophe Barbier lui fait remarquer que ces arrêtés "harcèlent les Roms", elle rétorque :
Attendez, on va harceler les Roms ? Pour le moment qui harcèle qui ?!
Vous avez l’impression qu’on harcèle beaucoup les Roms ? Parce que moi j’ai l’impression que les Roms harcèlent beaucoup les Parisiens !
Il faut remettre les arrêtés anti-mendicité agressive tout simplement pour que la police puisse avoir des bases légales pour les contrôles d’identité et pour pouvoir travailler.
Sur demande de Claude Guéant, alors ministre de l'Intérieur, des arrêtés anti-mendicité ont été pris en 2011 par l'ancien préfet, Michel Gaudin, dans les 1er, 8e et 9e arrondissements parisiens, pour couvrir le secteur des grands magasins et celui des Champs-Elysées et du Louvre. Les derniers ont pris fin en juin 2012 et n'ont pas été reconduits, malgré la demande de conseillers de Paris UMP.
Manuel Valls en a expliqué la raison en réponse à une question écrite du sénateur de Paris Pierre Charon, en octobre 2012 :
Si leur durée de validité a été limitée, c'est pour une double raison : celle du respect de la légalité d'abord, celle de la recherche de l'efficacité policière, ensuite, tant il est nécessaire de régulièrement évaluer et adapter les stratégies mises en œuvre pour lutter contre la délinquance de voie publique.
Selon le ministère de l'Intérieur, "l'intérêt opérationnel" de ces arrêtés ont "diminué avec le temps", notamment parce que les amendes sont apparues peu dissuasives et parce que la mendicité s'est déplacée [les autres raisons sont détaillées ici].
Fin 2011, il a été estimé que les personnes concernées était pour "94% d'origine roumaine". Manuel Valls explique dans sa réponse que, plutôt que d'agir par arrêtés, la préfecture a mis en place un partenariat avec 25 policiers roumains supplémentaires pour aider les policiers français.