NOVLANGUE– Il ne faut plus dire "Gay Pride", mais "Marche des Fiertés". Il ne faut pas dire "mariage gay", mais "mariage pour tous". Ni "famille homoparentale", mais "faire famille".
Dans un entretien accordé au mensuel Têtu, dans son édition à paraître mercredi 29 août, Dominique Bertinotti, répète quatre fois l’expression "faire famille".
Comme un avant goût des mots soigneusement choisis pour les joutes oratoires qui s’annoncent ?
"Si l'on admet la diversité des façons de faire famille"
Sur tetu.com
Dominique Bertinotti sera chargée , avec la ministre de la Justice, Christiane Taubira, de porter devant le parlement le 31ème engagement de campagne de François Hollande : "ouvrir le droit au mariage et à l’adoption aux couples homosexuels".
Quand Têtu demande, dans son édition à paraître mercredi 29 août, à Dominique Bertinotti :
Quel est votre sentiment sur les critiques, parfois fortes, des associations familiales sur le projet du "mariage pour tous",
La ministre déléguée à la famille du gouvernement Ayrault répond, en conclusion :
Chacun peut avoir son idée sur la façon de "faire famille", mais ce n'est pas le propos de l'État.
L'Etat n'a pas à juger de la manière de faire famille.
A l'inverse, il a pour finalité d'assurer les conditions de choix aux citoyens qui décident de faire famille de telle sorte ou de telle autre.
L'ancienne maire du 4ème arrondissement, "celui du Marais", relève Têtu, utilise une quatrième fois son "faire famille", quelques lignes plus loin, en se prononçant pour une représentation des familles homoparentales au sein de l'Union nationale des associations familiales de France (UNAF).
Si l'on admet la diversité des façons de faire famille, et que ces associations veulent appartenir à une union nationale, pourquoi ne pas respecter le principe d'égalité.
Dominique Bertinotti avait été huée devant l'UNAF, à Toulon, le 23 juin, au moment d'évoquer cette question.
Dans un billet de blog repris par Le Lab le 17 juillet, Michèle Delaunay, ministre aux personnes âgées et à l'autonomie proposait, elle, de ne plus dire "vieillir" mais "avancer en âge".