Il a beaux avoir été lui-même sur écoute, Paul Bismuth-Nicolas Sarkozy soutient le projet de loi sur le renseignement. Ce texte, polémique – liberticide, selon certains socialistes – doit être voté par l’Assemblée nationale mardi 5 mai. Avec une partie des voix de l’UMP.
Car Nicolas Sarkozy appelle les parlementaires de son parti à approuver le texte, qui divise presque plus à gauche qu’à droite. Le président de l’UMP y est favorable "par esprit de responsabilité", explique son directeur de cabinet, Frédéric Péchenard, dans Le Figaro de ce lundi 4 mai. Il poursuit :
"Nous sommes dans une continuité, puisque nous avions déjà voté les lois antiterroristes présentées par le gouvernement, en 2012 et en 2014. Et pourtant le PS n’avait retenu aucun de nos amendements.
"
Cette fois-ci, le gouvernement s’est ouvert à certains amendements venus de députés UMP comme celui favorisant une meilleure représentation des députés dans la commission de contrôle des écoutes.
L’élément de langage autour de la responsabilité est également mis en avant, toujours dans Le Figaro, par Eric Ciotti, président de la commission d’enquête sur les filières djihadistes. Il dit, rappelant toutefois que "l’essentiel de son contenu avait été imaginé par le coordonnateur du renseignement du temps de Nicolas Sarkozy" :
"Je trouve irresponsable de s’opposer à ce texte.
"
En grande majorité donc, les députés UMP devraient lier leurs voix à celle du Parti socialiste pour adopter le projet de loi. Seuls quelques élus du parti de Nicolas Sarkozy ont pourtant d’ores et déjà annoncé leur intention de faire preuve "d'irresponsabilité" et de voter contre, comme Laure de la Raudière, Pierre Lellouche, Henri Guaino ou Claude Goasguen.