ARCHIVES– "Je me suis entretenu hier soir et ce matin avec Philippe Varin, et je peux vous annoncer qu'il n'y aura pas de plan social en France chez PSA."
En novembre – décembre, et plus généralement depuis un an, la droite l’a promis sur tous les tons : non, PSA ne devait fermer aucun site de production.
"Aucun licenciement ni aucun plan de départ volontaire"
"Je me suis entretenu hier soir et ce matin avec Philippe Varin et je peux vous annoncer qu'il n'y aura pas de plan social en France chez PSA."
Cette déclaration remonte au 20 novembre 2011, et celui qui assurait alors, définitif, que PSA ne procèderait à aucun licenciement était alors ni plus ni moins que … le locataire de l’Elysée, Nicolas Sarkozy.
Explications : quelques jours plus tôt, au cours d’un Comité Central d'Entreprise extraordinaire (CCE), les salariés de PSA Peugeot Citroën avaient découvert, le mardi 15 novembre que le groupe, avait décidé de supprimer "6 000 postes, dont 5 000 en France", comme le relatait alors lemonde.fr
Mais non, rien de rien, pas de plan social.
Voilà la ligne de communication qui était alors celle du gouvernement, relayée par Nicolas Sarkozy.
Il le martelait ainsi dans un discours prononcé à l’occasion du 3è anniversaire du Fonds Stratégique d’Investissement, le 20 novembre 2008, à Montrichard, dans le Loir-et-Cher :
Ce message était également relayait par Eric Besson, le ministre de l'industrie, expliquait lui aussi, devant l'Assemblée nationale, qui l'interpellait sur le sujet, le 14 novembre 2011 :
"Il n’y a pas non plus de plan social.
PSA ne prévoit aucun licenciement ni aucun plan de départ volontaire.
(« Menteur ! » sur quelques bancs du groupe GDR.)"
A l’unisson de l’exécutif, Philippe Varin, président du directoire de Peugeot Citroën garantissait, interrogé le 14 décembre par les députés de la Commission des Affaires économiques :
Il ne s'agit pas de plan social ni de licenciements économiques mais d'un ensemble de mesures de mobilité qui permettront de conduire des salariés vers des métiers en développement, d'organiser les démarches de formation et d'accompagnement nécessaires et de supprimer des postes par attrition naturelle.
Et, comme le relate Libération, cette petite séquence concentrée sur novembre-décembre n’est que l’un des aspects de cette bataille des mots : au total, c’est pendant une année entière que celle-ci s’est jouée.
Comme Frédéric Saint-Géours, directeur des marques chez PSA, finit par le concéder, ce vendredi 13 juillet,sur France Inter :
Effectivement, en terme de calendrier, ça s'est produit au printemps.
On n'allait pas mettre ceci sur la table pour en faire un enjeu de la campagne électorale.