QUAND JE ME COMPARE, JE ME RASSURE - Nicolas Sarkozy voulait VRAIMENT que Christian Estrosi se lance dans la bataille des régionales en PACA. Alors que plusieurs candidats espéraient emporter l'investiture de l'UMP pour aller affronter notamment la frontiste Marion Maréchal-Le Pen, c'est l'ex-Président himself qui a demandé à son ancien ministre d'entrer en lice. Ce que l'intéressé, selon ses propres dires, "n'a pas pu lui refuser". Et il y a visiblement des raisons d'ordres très différents à cette intervention du président de l'UMP.
Officiellement, et comme l'expliquait un communiqué de Nicolas Sarkozy le 14 avril, Christian Estrosi "est le mieux à même de rassembler toutes les forces et représente les meilleures chances de victoire pour notre famille politique." Voilà pour le discours policé. Mais en privé et selon Le Canard Enchaîné mercredi 29 avril, le successeur de Jean-François Copé explicite cette confiance de manière un peu plus crue.
Cité par l'hebdomadaire, Nicolas Sarkozy a expliqué à ses visiteurs :
"Estrosi est programmé pour faire la meilleure campagne. Avec lui, le Front national n'aura pas d'espace politique. Marion Maréchal ne gagnera pas.
"
La stratégie est donc claire : occuper le terrain du FN. Voilà en tous cas qui devrait rassurer le député-maire de Nice, qui de son côté a quelques doutes sur la stratégie à adopter pour battre la députée FN du Vaucluse.
Mais il n'y a pas que cette perspective de victoire sur le parti de Marine Le Pen qui ravit l'ancien chef de l'État. Ce dernier y trouve aussi un intérêt personnel. Toujours selon Le Canard Enchaîné, et toujours dans l'idée de la proximité avec une droite très dure, Nicolas Sarkozy affirme encore :
"Et puis, par rapport à Estrosi, je vais apparaître comme un grand modéré.
"
Cette volonté d'apparaître moins "droitier" ne l'a pourtant pas empêché d'apporter ce mardi son soutien à Christian Estrosi, dont les propos sur les "cinquièmes colonnes" de "l'islamo-fascisme" en France font polémique depuis dimanche. "C'est parce qu'il est la tête de liste aux régionales qu'on lui fait un bien mauvais procès. Il a toute ma confiance et toute mon amitié", a balayé Nicolas Sarkozy au micro de LCI.