ÉPISODE 2 - Son entrevue avec Vladimir Poutine, à Moscou fin octobre dernier, avait alimenté la polémique. Entre critiques de cette tentative de "diplomatie parallèle" et rappels à la nécessaire "unité" de la France sur la scène internationale, Nicolas Sarkozy n'avait pas échappé aux reproches. Eh bien tant pis. Comme souvent lorsqu'il suscite l'agacement, il s'apprête à remettre ça.
Selon les informations du Lab confirmant celles de RTL, le président de LR et candidat-toujours-pas-candidat à la primaire de la droite se rendra en effet à Saint-Pétersbourg mi-juin, où il en profitera pour dîner en tête-à-tête avec le chef d'État russe. Le lendemain, il se rendra au Forum économique de Saint-Pétersbourg.
Dans l'entourage de l'ancien chef de l'État, on justifie cette entrevue : "Vladimir Poutine reste un des principaux leaders internationaux et lorsqu'il se rend en Russie, Nicolas Sarkozy a toujours un moment avec lui." Pas tout à fait anodin d'un point de vue franco-français non plus, puisque le parti qu'il dirige compte dans ses rangs un certain nombre de fervents russophiles.
Les deux hommes auront-ils l'occasion de discuter des révélations du journaliste Nicolas Hénin ? Dans son livre La France russe, ce dernier raconte comment, en 2007, le président russe a "humilié" et "écrasé" son homologue français au cours d'un entretien parallèle à un G8. Selon son récit de cette fameuse conférence de presse où Nicolas Sarkozy avait paru totalement ivre, ce dernier venait en réalité de "se faire donner une leçon de caïd par Poutine", qui lui aurait expliqué "à quel point il [était] petit", le tançant "comme on pourrit un gamin". "Tu continues à parler sur ce ton, et je t'écrase", lui aurait notamment lancé le président russe. Dur.
Mais revenons à ce nouveau rendez-vous à venir. Interrogé sur ce procès en "diplomatie parallèle" fait au chef de l'opposition, son entourage balaye : "C'est une marotte journalistique, il est normal qu'un chef de l'opposition, ancien président de la République, voit les dirigeants étrangers. Ça s'est toujours fait et Nicolas Sarkozy a toujours été très attentif à soigner ses relations avec les leaders et dirigeants internationaux."
Des explications qui sont les mêmes qu'il y a quelques mois. Et qui, sans surprise, n'avaient pas convaincu François Hollande. "Il est toujours souhaitable qu'il y ait des contacts internationaux avec des personnalités françaises", avait commenté le chef de l'État, avant de rappeler cette règle :
"Il faut que ce soit pour conforter la politique de la France – pas ma politique, la France, l'influence de la France, le rayonnement de la France. Il ne peut pas y avoir d'étalage des divisions à l'extérieur. Nous devons être tous unis parce que nous n'avons qu'un seul pays.
"
Une retenue dont, de fait, Nicolas Sarkozy n'avait pas fait franchement preuve (voir ici ou ici).
Outre Vladimir Poutine, l'ancien (et aspirant futur) président avait montré son souhait de maintenir ses liens avec Angela Merkel notamment, allant jusqu'à mettre en place des groupes de travail communs entre l’UMP de l'époque et la CDU.
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