NKM invite les jeunes à mener "de vrais combats" : "La jeunesse n'aura pas accès au CDI !"

Publié à 09h03, le 10 mars 2016 , Modifié à 11h33, le 10 mars 2016

NKM invite les jeunes à mener "de vrais combats" : "La jeunesse n'aura pas accès au CDI !"
NKM, prescriptrice de "vrais combats" pour la jeunesse © DOMINIQUE FAGET / AFP

LE CDI, C'EST FINI - Nathalie Kosciusko-Morizet le clame dans le titre de son livre, publié en accompagnement de sa candidature à la primaire : Nous avons changé de monde. Le changement, c'est donc déjà hier. Mais c'est aussi encore demain. L'un dans l'autre, c'est donc maintenant. Et dans l'instant présent, NKM juge que "la jeunesse", mobilisée contre la loi Travail, se trompe de "combats" - même si "on peut comprendre" les manifestations. 

Sur France Inter jeudi 10 mars, la députée LR de l'Essonne revient sur les mobilisations de la veille contre le projet de réforme du droit du travail et explique que, plutôt que de s'évertuer à défendre le sacro-saint CDI, les lycéens, étudiants et autres jeunes actifs feraient mieux de regarder la réalité en face et se concentrer sur l'émergence de l'emploi indépendant ainsi que la "protection sociale" de l'avenir. Car là se trouvent les "vrais combats". Et de lancer cette sentence définitive :

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De toute façon la jeunesse n'aura pas accès au CDI !

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Sa réflexion est la suivante : "Le salariat est en train de s'effriter. À l'avenir, il y aura deux piliers dans le monde du travail : il y aura encore les salariés sous différents contrats et puis il y aura l'indépendance, le travail indépendant qui est en train d'émerger. Dans les années qui viennent, beaucoup de boulots vont se créer sous le format du travail indépendant." D'où sa conclusion : "Les combats, c'est pas de se battre pour que les paramètres du CDI ne changent pas." Voici son cheminement complet :

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Et je pense que le combat de la protection sociale aujourd'hui, c'est pas juste de modifier les paramètres autour des contrats salariés, c'est de s'occuper des protections autour du travail indépendant, de créer par exemple un statut général du travailleur indépendant, de se poser la question du financement de notre protection sociale, qui a été entièrement construit sur le salariat alors que de plus en plus, on va aller travailler sous des contrats indépendants. C'est ça les vrais combats. Ce que je veux dire, c'est que ça manque pas de combats pour la jeunesse aujourd'hui. Des combats, y'en a énormément à porter.



Par exemple, en France, on est dans un pays dans lequel y a énormément d'injustices générationnelles. La jeunesse aujourd'hui, elle a l'impression qu'elle va payer pour une protection sociale dont elle bénéficiera pas. On comprend que ça mette la colère. On comprend d'ailleurs que ça donne envie d'imaginer faire sa vie à l'étranger. Donc il y a des combats à mener pour la jeunesse. Mais les combats, c'est pas de se battre pour que les paramètres du CDI ne changent pas - de toute façon la jeunesse n'aura pas accès au CDI ! C'est se battre pour qu'il y ait encore une protection sociale demain, d'un autre genre.

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Jeunes de France, cessez donc un peu de rêver de ce monolithique contrat de travail et soyez créatifs, soyez un peu souples, bon sang ! Pas sûr que le message passe en douceur auprès des "jeunes" qui sont descendus dans la rue mercredi... 

Cette fin annoncée du CDI est qui plus est dans la droite ligne des propositions qu'NKM formule dans son lirve puisque, comme le rappelle Marianne, elle y prône la normalisation du CDD, dont la "libéralisation" sera "plus rapide de réformer que le CDI". La candidate écrit ainsi :

 

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Puisque l'essentiel du flux se fait aujourd'hui en CDD, travaillons sur ce contrat-là, acceptons qu'il soit la norme, ce qu'il est de fait pour toute une partie de la population.

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Du rab sur le Lab

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