La France, unique victime de l'évasion fiscale ? C'est ce qu'a affirmé Jean-François Copé le 10 décembre, profitant de l'installation de Gérard Depardieu en Belgique pour fustiger la politique du gouvernement, trop incitative au départ selon lui. Sur Radio Classique, il assure :
"Il y a derrière ça une réalité : on n’entend pas d’exemples de délocalisations de grands entrepreneurs ou de grandes stars en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Belgique ou en Italie.
"
Face à cette affirmation, Laurent Guimier a vérifié ce qu'il se passe dans ces quatre pays pour Le Vrai-Faux de l'Info ce 11 décembre sur Europe 1.
Résultat : L'affirmation de Jean-François Copé est plus qu'hasardeuse, en particulier concernant l'Allemagne et le Royaume-Uni où plusieurs histoires d'exilés fiscaux ont été relayées dernièrement.
> En Allemagne
Les Allemands ont la même tendance à s'enfuir fiscalement. On constate par exemple que, sur le podium des 300 plus grosses fortunes vivant en Suisse - paradis fiscal en Europe - les Allemands sont numéro 2 (derrière les Suisses, tout de même), juste devant les Français qui sont en troisième position. L'Allemagne et la Suisse ont même signé en mai un accord bilatéral, censé entrer en vigueur en 2013, pour mettre fin à l'évasion fiscale des allemands.
Et voici quelques noms de "grands entrepreneurs" ou de "stars" qui ont préféré partir : Boris Becker, la vedette allemande du tennis, Otto Beisheim, le fondateur du groupe de distribution Metro AG ou Michael Schumacher, triple champion du monde de Formule 1.
> En Grande-Bretagne
Moins de charges sociales qu'en France, pas de taxation sur le capital ... malgré cela, la Grande-Bretagne a aussi son lot d'exilés fiscaux. Deux mille britanniques seraient ainsi parti pour Monaco, notamment des grands dirigeants d'entreprises.
En Suisse, on trouve également des british connus comme le chanteur David Bowie, l'acteur Roger Moore ou le pilote de F1 David Coulthard.
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