Nicolas Sarkozy part à la rencontre du web cette semaine. L’OpenData, Google, LeWeb, le président de la République est présent sur tous les fronts numériques. La question sera un enjeu de campagne. Filtrage, Hadopi, atteintes à la neutralité du Web s'invitent donc dans la course à l'Elysée. Et parmi les candidats, qui pense quoi ? Le Lab fouille les programmes.
Sarkozy et l'Internet civilisé
Cette semaine, Nicolas Sarkozy drague le web . Google, OpenData, "partage" et "transparence" sont dans son vocabulaire du moment. Un classique pour un début de campagne.
Mais en mai dernier, dans le cadre du e-G8, le Président mettait en garde contre les "dangers " d'Internet.
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Ne laissez pas la technologie que vous avez forgée porter atteinte aux droits élémentaires des enfants… Ne laissez pas la révolution que vous avez lancée devenir un instrument aux mains de ceux qui veulent porter atteinte à notre sécurité et donc à notre intégrité
"Si dans le cadre du printemps arabe il souligne les vertues du web pour "la liberté d’expression" et le "vecteur d’une puissance inédite", en France, il préfère parler régulation.
A droite, on met souvent en avant un concept : celui "d'Internet civilisé ". Sorte de couverture pour justifier des mesures de contrôles et de surveillance. Très à géométrie variable, comme le remarque Le Monde.
En avril 2011, Muriel Marland-Militello souhaitait pouvoir couper la connexion aux "pirates" et Franck Riester de "réguler Internet ". Quelques mois auparavant, Nicolas Sarkozy, dans une lettre à Bernard Kouchner, soulignait les enjeux d'ordre sécuritaires liés au web. Pour Jean-Marc Manach , le Président fait le choix d'un Internet fermé.
Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy veut étendre la lutte contre le piratage au streaming. C’est ce qu’il expliquait le 18 novembre dernier à Avignon lors d'un forum sur la culture à l'ère du numérique.
Après avoir visé les internautes avec Hadopi, le président de la République souhaite désormais s'en prendre aux intermédiaires : fournisseurs d'accès, banques, systèmes de micro-paiement.
Hollande hésitant sur Hadopi
"Hollande remplacera Hadopi par Hadopi", titre Numerama . "A quoi bon promettre l'abrogation de l'Hadopi, si c'est pour la remplacer par une structure qui aura strictement le même rôle et la même vision ?", s'interroge le journaliste. C'est ce que confirme une interview de Fleur Pellerin, responsable du numérique pour François Hollande à Electron Libre .
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Une piste consisterait à remplacer cette autorité par une instance de protection du droit d’auteur, dont les missions de contrôle et d’avertissement seraient la contrepartie d’une gestion concertée de la propriété intellectuelle et du développement de l’offre légale.
"A lire sur Le Plus :
Hadopi : l'équipe de François Hollande est-elle à la hauteur des enjeux du web ?Le Pen contre Hadopi, Loppsi et Acta
Marine Le Pen est contre la loi Hadopi. La patronne du FN l'a déjà dit, mais a eu l'occasion de repéter sa position, ainsi que ses critiques envers loi Loppsi et l'accord Acta, lors d'une interview pour YouTube et le CFJ .
Sur le traité Acta , Marine Le Pen dénonce la mise en place "d'un contrôle d'Internet". La patron du FN estime que le pouvoir politique est tenté de prendre la main sur "un média absolument libre". Tout en précisant que cela ne signifie pas pour autant que la loi ne s'y appliquerait pas. "L'injure et la diffamation, par exemple, seront toujours condamnées".
Joly abrogerait Hadopi dans la première semaine
Création d’un « office » pour favoriser la démocratie numérique, valorisation des logiciels libres, abandon d’Hadopi, Europe 1 détaille le programme numérique du parti écologiste .
Et cela confirme la position d'Eva Joly sur l'Hadopi. La candidate a le mérite de la clarté sur cette question. Dans une discussion avec les internautes de Rue89, via webcam, Eva Joly annonce qu'elle abrogera dans la première semaine les loi Hadopi et Loppsi.
Bayrou pour une licence globale
Répondant à une question de Guillaume Champeau, journaliste à Numerama, François Bayrou informe sur Twitter qu'il "travaille sur l'idée d'une licence globale ". Mais il n'en dit pas plus. Sa position est floue sur la question et il a été très absent des débats parlementaires à ce sujet.
En 2007, le candidat centriste y était opposé , jusitfiant qu'il fallait protéger le droit d'auteur.
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