Et tous crièrent à FOG "au fou !"

Publié à 16h38, le 13 avril 2012 , Modifié à 17h03, le 13 avril 2012

Et tous crièrent à FOG "au fou !"
LCP a lancé une campagne publicitaire de pastiche des affiches de campagne ... dont celles-ci.

"Où sont-ils les éditorialistes paumés de gloire ?"- Jeudi, Franz-Olivier Giesbert a fait le spectacle sur France 2. Le journaliste, directeur du Point, s'est laissé aller à une leçon de morale politique remarquée

Très critiqué, FOG a aussi inspiré Guy Birenbaum. Pour l'occasion, notre blogueur reprend et adapte Oceano Nox, le célèbre poème de Victor Hugo. La nuit sur l'océan et les vers de l'auteur deviennent Oceano Fog.

  1. Oceano Fog

    Oh ! combien de patrons de presse, combien de journalistes

    Qui ont écrit joyeux tant d'éditos fumistes

    Dans ce morne dessein se sont étourdis !

    Combien ont sombré, dure et triste fortune !

    Sans rien de pertinent à balancer à la «une»,

    Par l'avide plèbe à jamais engloutis !

    Combien de paons détruits avec leur ramage !

    L'ouragan de leur mépris a déchaîné toutes les rages

    Et d'un souffle, il a tout dispersé sur les plateaux !

    Nul ne saura leur fin, dans l'opprobre et la risée.

    Chaque téléspectateur en passant d'un morceau s'est lesté ;

    L'un a saisi les tifs, d'autres les grelots !

    Nul ne prévoyait votre mort, petites cervelles fondues !

    Vous erriez dans les coulisses comme des âmes perdues,

    Heurtant de vos fronts forts des murs méconnus 

    Et combien de vos vieux collègues, qui n'avaient plus de sève,

    Sont tombés en peinant, chaque jour, à torcher des brèves

    À propos de celui qui n'a pas reparu

    On se souvient de vous parfois dans des cafés.

    Sur ces méchants réseaux, assis sur des fauteuils usés

    On cite encore parfois vos mots tristes et pervers

    Au pire, on s'inspire du souvenir de vos forfaitures

    Des réactions qu'on eut devant vos pâles figures

    Tandis que vous gisez dans vos habits verts !

    On s'étonne : - Où sont-ils ? Ont-ils perdu toute leurs bile ?

    Nous ont-ils quittés pour un sort plus servile ? -

    Puis votre image même est ensevelie.

    Vos sentences se noient dans l'encre, votre visage se perd sans gloire.

    Les années qui de tout homme atténuent l'espoir

    De votre funeste sort éloignent vos amis

    Bientôt dans les pensées de tous, votre âme s'est perdue

    L'un n'a-t-il pas sa marque et l'autre ses vertus ?

    Seules, durant ces jours où ne reste que la peur

    Vos veuves aux lèvres gonflées, frustrées de vous entendre

    Rêvent encore de vous, mais sans jouer les Cassandre

    Rien à attendre de leurs coeurs !

    Et quand se sont enfin éteintes vos lumières,

    Nul ne réclame plus vos leçons, pas même ce pauvre hère

    Dans son corridor obscur privé de réflexion

    Pas le moindre billet, pas une seule colonne,

    Point de survie loin de ceux que de force on abonne

    Vous êtes perdu, tant on vous a coupé le son 

    Où sont-ils, les éditorialistes paumés faute de gloire ?

    O sots, que vous avez de tristes mémoires !

    Editos longs et emphase à bas coût !

    Vous les revoyez jouer les barrés,

    Et c'est ce qui leur donne cet air éthéré

    Si patent que tous crièrent à FOG "au fou !"

Du rab sur le Lab

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