Tout est à refonder au Parti socialiste. De la possible vente de son siège historique, rue de Solférino, à la désignation d’un nouveau Premier secrétaire, les chantiers sont vastes. Pour l’heure, dans l’attente du congrès dont la date reste à déterminer, une direction collégiale provisoire à… 28 têtes a été mise en place. Alors forcément, n’étant qu’un membre parmi 27 autres, Olivier Faure ne peut pas décider tout seul des modalités du successeur de Jean-Christophe Cambadélis. Mais le patron du groupe Nouvelle gauche à l’Assemblée propose une condition, ce mercredi 23 août sur franceinfo :
"Je ne veux pas préempter à moi tout seul le débat, mais ce que j’imagine, c’est que nous ayons par exemple un Premier secrétaire demain qui ne soit pas candidat à l’élection présidentielle. Cela permettrait d’éviter la confusion des genres et d’éviter que celui qui est le patron du parti soit aussi le principal aspirant à l’élection présidentielle, et donc quelqu’un qui anime, qui ait une fonction d’autorité mais d’animation d’abord et qui permet d’entretenir, d’alimenter le débat et non pas de le confisquer.
"
Lorsqu’on lui fait remarquer que l’ex-Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis n’était, aux dernières nouvelles, pas candidat à la présidentielle, Olivier Faure répond :
"Non, mais on avait un président de la République et on était dans une situation très différente. Aujourd’hui, nous sommes dans l’opposition. Nous avons une aspiration à la reconquête. Pour les étapes futures, je souhaite effectivement que le candidat au poste de Premier secrétaire ne puisse pas en même temps être candidat à l’élection présidentielle, sauf à ce qu’il recueille une majorité qualifiée qui serait très élevée et qui nous éviterait de ne pas pouvoir l’envisager si d’aventure il était le seul ou la seule capable de nous emmener vers la victoire. Mais vraiment, il me semble qu’il faut distinguer les fonctions et les tâches.
"
En tout cas, tout cela relève encore de la plus pure théorie. Aux dernières nouvelles, aucun socialiste n'a pour l'heure fait part de l'une ou l'autre ambition.
[BONUS TRACK]
En prévision du congrès, François Hollande reçoit "tous ceux qui vont jouer un rôle" dans cette élection interne, apprenait-on dans Le Point . Or, Olivier Faure ne fait pas partie de ces heureux élus qui ont mis le pied dans les bureaux de l’ex-chef de l’État, rue de Rivoli à Paris. Voici comment il l’interprète :
"Je n’y suis jamais allé. Il faut croire que soit il considère que je n’ai pas de rôle à jouer pour le prochain congrès, soit il considère que de toute façon je ne suis pas un obstacle.
"
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