BLA BLA BLA - "Je ne vais quand même pas changer ce que j'ai dit à la radio !". Au moins, Christine Boutin, qui ne voulait pas parler au Lab, est-elle lucide.
Pour rappel, Christine Boutin déclarait ce lundi matin sur RMC , notamment ceci :
"On est envahis, on ne peut plus maintenant avoir une histoire sans histoire gay. Je crois que là aussi, il y a une espèce de saturation. [...]
Aujourd’hui, la mode, c’est les gays. Bon, très bien. On est envahis de gays !
"
Indignation générale sur Twitter. Contactées par Le Lab, plusieurs associations de lutte contre l'homophobie, dont l'Inter-LGBT, envisagent de poursuivre en justice la présidente du Parti chrétien-démocrate. Car trop, c'est trop. C'est ce que nous explique le porte-parole de l'Inter-LGBT, Nicolas Gougain :
"On est en train de chercher avec nos avocats quelle action engager. Mais c'est toujours des questions très complexes. Notamment des questions relatives à la liberté d'expression.
"
Nicolas Gougain réagit ensuite, sur le fond, aux propos de Christine Boutin. "La goutte d'eau" qui fait déborder le débat selon lui. Christine Boutin a "totalement déraillé", "elle est complètement hors-sol". Il se lance alors dans une projection comparative :
"Imaginez un seul instant, qu'à la place du mot "gay", elle ait dit "noir" ou "juif". Quels que soient les procès ou les actions en justice à laquelle elle aurait pu s'exposer, elle aurait été disqualifiée politiquement et médiatiquement.
Ça aurait fait un tollé, un énorme tollé. Force est de constater qu'il y a un traitement qui est parfois un peu différencié, entre l'homophobie, et le racisme et l'antisémitisme.
"
L'association Act-Up assure elle aussi qu'elle discute en interne de poursuites. Depuis longtemps déjà. Mais selon son porte-parole, une telle action serait risquée :
"En France, on peut attaquer pour des propos racistes, mais on ne peut pas attaquer pour des propos homophobes.
Sur les actions qui peuvent être menées, on n'est absolument pas fermés là-dessus, c'est un débat en interne. Mais ce n'est pas quelque chose qui se fera en coup de sang.
"
Interrogée par Le Lab sur d'éventuelles poursuites, Christine Boutin, répond, fataliste :
"Être poursuivie, de toute façon, vous savez mon pauvre monsieur...J'en prends déjà tellement plein la figure.
"