Oubliez Chirac !

Publié à 15h46, le 15 décembre 2011 , Modifié à 07h34, le 16 décembre 2011

Oubliez Chirac !
Jacques Chirac prononce un discours à Bruxelles le 7 décembre 2010.

Le cas Chirac n'a que peu d’intérêt pour notre blogueur Guy Birenbaum qui préfèrerait qu’on réfléchisse vraiment au moyen d’empêcher qu’un Président élu soit "intouchable" pendant au moins dix ans.

  1. L’Intouchable

    Le débat du jour est stérile.

    Arbitrer entre ceux qui se lamentent sur l’ancien président, vieilli, usé, fatigué qui ne mérite pas d’être condamné et ceux qui se réjouissent qu’il l’ait été enfin (condamné) n’a strictement aucun intérêt.

    Jacques Chirac condamné à deux ans de prison avec sursis dans l'affaire des emplois ficitfs de la ville de Paris.

    Jacques Chirac lui-même n’a aucun intérêt. 

    Pas davantage que l’affaire qui lui vaut sa peine.

    Cette énorme anomalie judiciaire, comparable au jugement dans l’affaire des écoutes téléphoniques de l’Élysée, sous François Mitterrand (jugée en 2005 pour des faits datant de 1983 à 1986…) doit plutôt nous inciter à avancer pour nous poser et surtout répondre à plusieurs questions que je vous soumets dans le désordre. Et je suis sûr qu’il en est d’autres…

    Jusqu’à quand allons nous vivre dans un pays dans lequel on peut élire mais surtout réélire une seconde fois (et encore on ne peut plus dépasser les deux mandats…), une femme ou une homme qui est menacé(e) par la justice ?

    Pourquoi ne mettrait-on pas en place des procédures qui permettent éventuellement de profiter de la période entre deux élections présidentielles pour qu’une juridiction spéciale se prononce dans le cas où un président mis en cause voudrait se représenter, notamment pour échapper à la justice cinq ans de plus ? Et lorsque je parle de juridiction spéciale, je ne pense pas au Conseil constitutionnel qui s’est déshonoré en validant le résultat de la présidentielle de 1995 (on sait désormais que les comptes d'Édouard Balladur et de Jacques Chirac n'étaient pas valides).

    Mais si nous regardons autour de nous, la situation n’est pas plus reluisante.

    Comment acceptons-nous que les marchés dictent leurs lois à des pays en démettant des politiques élus par leurs peuples pour cause de mauvaise gestion, alors que jamais on ne reconnaîtrait une telle capacité à la justice ? Il est tout de même absolument incroyable qu’il ait fallu attendre l'alibi de la crise économique pour que Berlusconi pourtant cerné de toutes parts par les juges depuis des années soit enfin balayé du pouvoir en Italie !?

    Alors, de grâce, oublions Chirac !

    Passons à la suite.

    Et changeons enfin le système qui fait du président de la Ve République un élu si puissant qu’il peut toujours rester "intouchable" pendant dix ans.

    Post scriptum :  on remarquera au passage qu’un ancien premier ministre comme Édouard Balladur est finalement dans la même situation de protection qu’un président. Il aura fallu 16 ans (!) pour que la justice se penche enfin sur le financement de sa campagne de 1995…

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