NOT SHOCKING - Dès son élection comme nouveau pape, Jorge Mario Bergoglio a vu son passé remonter à la surface, accusé d'avoir, au mieux, entretenu des "liens flous avec la dictature argentine", et, au pire, d'avoir "contribué à la disparition de nombreux prêtres et laïcs". Un passif que refuse de considérer Christine Boutin le 14 mars sur LCP, jugeant que "tout homme est supérieur à son péché".
La séquence a été repérée ce vendredi par Le Huffington Post. La présidente du Parti chrétien-démocrate est interpellée sur le "comportement ambigu voir lâche" du désormais pape François sous la dictature mais aussi sur une photographie circulant sur les réseaux sociaux. On y voit un homme présenté comme Jorge Mario Bergoglio donner la communion au dictateur Videla. Photo notamment retweetée par la porte-parole internationale du Front de gauche mais dont l'authenticité est mise en doute.
Christine Boutin commence par afficher sa prudence, arguant que le même genre d'accusations avait été prononcées contre Benoit XVI :
On a commencé dès que Benoit XVI a été élu à dire qu'il avait fait partie des nazis et des jeunesses hitlériennes.
On s'est aperçu en réalité que ce n'était pas du tout ce qui s'était passé. Je suis extrêmement prudente.
[>> lire à ce sujet l'explication du Vatican sur Benoit XVI et les jeunesses hitlériennes"]
Et même s'il s'agit bien de Jorge Mario Bergoglio sur la photo, cela n'a rien d'anormal, poursuit en substance Christine Boutin :
Honnêtement, une photo comme celle-là, ça me semble assez normal que le primat d'Argentine se trouve à côté du président d'Argentine, enfin du responsable politique de l'époque. Il ne peut pas faire autrement !
Plus loin, elle affirme que, de manière générale, cela ne la "choque pas" qu'on donne l'eucharistie à un dictateur et s'en explique ainsi :
Tout homme est supérieur à son péché. Il était peut-être repenti, il s'était peut-être confessé avant.
Voici le montage réalisé par Le Huffington Post :
En plaidant ainsi l'indulgence pour le passé du pape sous la dictature argentine, Christine Boutin est ici en totale opposition - et sans surprise - avec Jean-Luc Mélenchon. Le coprésident du Front de gauche a, au contraire, immédiatement dénoncé son "silence sous la dictature militaire", estimant que son élection n'était "pas une bonne nouvelle" politique pour l'Amérique du Sud.
Dans un tout autre argumentaire, l'eurodéputé frontiste Bruno Gollnisch a également refusé de jetter la pierre au pape François pour son passé et cette photo avec Videla ... mais en prenant la défense du dictateur :
Dictature argentine. Le général Videla a sauvé le pays du chaos complet. Remontrez donc ce qu'il en était à l'époque !
— Bruno Gollnisch (@brunogollnisch) 15 mars 2013
Argentine (suite). On pourrait aussi demander compte à l'extrême-gauche "Monteneros" de leurs assassinats systématiques !
— Bruno Gollnisch (@brunogollnisch) 15 mars 2013