Gueuleton de parlementaires avec l'industrie du tabac : British American Tobacco assure la défense de ses invités

Publié à 07h07, le 18 juin 2013 , Modifié à 07h12, le 18 juin 2013

Gueuleton de parlementaires avec l'industrie du tabac : British American Tobacco assure la défense de ses invités
André Santini, ici en 2006, à l'Assemblée nationale, est le président à vie du "club des parlementaires amateurs de havane" (photo MaxPPP)

Le 29 mai, des parlementaires et des hauts fonctionnaires des douanes se voyaient offrir un bon repas par l'un des mastodontes du marché du tabac, British American Tobacco. Un gueuleton à "environ 10.000 euros" révélait alors Le Journal du dimanche.

Ce 18 juin, British American Tobacco assure la défense de ses invités dans Le Figaro. La note n'aurait pas été aussi salée qu'on le dit, assure le géant du tabac, et aurait ainsi "respecté le seuil à partir duquel un député est tenu d'en faire la déclaration" :

Le coût par participant (cinquante-trois personnes) a été inférieur à 150 euros, seuil à partir duquel un député est tenu par le code de déontologie de l'Assemblée nationale d'en faire la déclaration.

Pour un total donc, de "4.134 euros" selon British American Tobacco, et non 10.000 euros.

Parmi les invités, on trouve les parlementaires de droite André Santini, Patrick Balkany, François Sauvadet, Jean-Claude Lenoir ou encore la députée socialiste Odile Saugues.

Quel qu'en soit le coût, ce lobbying de l'industrie du tabac auprès de parlementaires et de hauts fonctionnaires, à deux jours de la "journée mondiale anti-tabac", n'a plu ni à la ministre de la Santé, ni à Bercy. Le ministère de tutelle des deux hauts fonctionnaires des douanes mis en cause a fait savoir au Lab que "leur appréciation administrative"était "étudiée par leur hierarchie".

Le 11 juin, le magazine de France 2 Cash investigation, consacré à l'évasion fiscalea montré des images de ce repas. La journaliste Elise Lucet s'est en effet invité à la table des parlementaires, accusant British American Tabacco d'avoir dissimulé "103 milliards d'euros au fisc français". Des parlementaires très gênés par la présence des caméras, comme Le Lab le racontait ici.

Aucun d'eux n'a cependant argué que le coût du repas respectait la "limite autorisée".

Du rab sur le Lab

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