SUR L'ESTOMAC - Visiblement, le vote d'un budget européen de rigueur - signé par François Hollande - le 8 février n'a toujours pas été digéré par plusieurs membres du Parti socialiste. Après une réaction sans ambiguïté des Jeunes socialistes et de leur président, Thierry Marchal Beck, c'est carrément un ministre qui se fend d'une pique à destination des amis d'Outre-Manche, accusés d'avoir fait pencher la balance européenne de leur côté.
Et tant pis si l'attaque semble un peu hors contexte.
Dans une interview accordée au Parisien dimanche 10 février, en réaction au scandale des lasagnes Findus, le ministre délégué à la Consommation Benoît Hamon préfère parler d'Europe plutôt que de viande de cheval.
Première question de l'interview : "La Grande-Bretagne a demandé à toute l'industrie agroalimentaire de faire des tests en urgence pour vérifier la présence de cheval. Pourquoi pas en France ?"
Et le ministre de répondre :
Je ne fais pas de politique sous la pression des journaux. Les Britanniques reviennent de Bruxelles où ils ont défendu un budget libéral qui tend à réduire les contrôles sanitaires...
Une pique qui semble d'autant plus gratuite qu'interrogé sur l'éventuel risque sanitaire un peu plus loin, le ministre affirme que "l'alerte des autorités britanniques ne vise pas une question sanitaire, mais une tromperie".
Plus que les lasages de cheval, c'est bien l'accord européen qui est resté sur l'estomac de Benoît Hamon.