Interrogé par un député UMP sur l'expulsé malien, Pascal Canfin refuse de répondre

Publié à 16h03, le 22 mai 2013 , Modifié à 16h25, le 22 mai 2013

Interrogé par un député UMP sur l'expulsé malien, Pascal Canfin refuse de répondre
Pascal Canfin, Thierry Mariani, Manuel Valls et les députés UMP en colère. (Capture d'écran France 3)

L'UMP L'ancien ministre Thierry Mariani, député UMP des Français de l'étranger, a frontalement reproché ce mercredi 22 mai à Pascal Canfin, ministre délégué EELV chargé du Développement, d'avoir renoncé à un voyage officiel au Mali, fin avril, pour protester contre l'expulsion d'un malien, à bord de l'avion qu'il devait emprunter.

Selon les informations du Canard Enchaîné mardi 30 avril, confirmées au Lab par son cabinet, le ministre avait en effet préféré rester à Paris, vendredi 26 avril, plutôt que d’embarquer sur ce vol régulier vers le Mali, où prenaient également place "deux policiers français" procédant à une expulsion.

Un mois plus tard, le député UMP Thierry Mariani revient sur cette visite et attaque, à l'occasion des questions au gouvernement de ce mercredi 22 mai.

"Au moment d'embarquer, vous avez pris la décision d'annuler ce déplacement où vous deviez représenter la France" reproche-t-il à Pascal Canfin.

Et Thierry Mariani poursuit :

Vous avez refusé catégoriquement de voyager dans un avion à destination de Bamako ne voulant pas accepter la présence à bord d'un passager malien qui faisait l'objet d'une mesure de reconduite à la frontière après simplement avoir purgé huit ans de prison pour viol aggravé et braquage à main armée. 

En agissant de la sorte, vous avez remis en cause l'application des lois de la République ce qui est inacceptable pour un ministre.

La presse rapporte que vous avez eu un cas de conscience.

Autrement dit par acquis de conscience vous seriez prêt à refuser l'expulsion d'individus dangereux afin de garder sur notre territoire un violeur d'enfant.

Votre cas de conscience va-t-il jusqu'à penser aux victimes ?

Votre attitude est totalement inadmissible.

Vous vous désolidarisez ouvertement de la politique affichée par votre gouvernement.

Le député de l'opposition conclut en demandant sa tête : 

Avez-vous toujours, avec votre cas de conscience, votre place au gouvernement ?

"Merci pour votre question subtile, monsieur le député" lui répond du tac-au-tac le ministre visé qui refuse de répondre : 

Puisque vous évoquez le cas de conscience, moi je vais vous en renvoyer un. [Huées sur les bans de la droite]

Qui a supprimé des crédits de développement pour mener des politiques de santé, d'éducation, au Mali ? Vous ! Pourquoi ? Parce que vous aviez lié les politiques migratoires et les politiques de développement. [...]

Nous avons, avec Manuel Valls, en plein accord avec lui, nous avons déliés ce que vous avez honteusement liés.[...]

Vous avez privé les maliens de plusieurs millions de crédits de développement à cause de votre politique qui est un vrai cas de conscience pour vous monsieur le député.

Pendant ce temps là, sur son banc, Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, est hilare.

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