Il fait partie des "révélations" qui amusent dans les déclarations de patrimoine des ministres. Invitée de BFMTV pour parler transparence ce 16 avril, Najat Vallaud-Belkacem n'a pas échappé à la question sur ... son scooter.
Dans la case "véhicules terrestres à moteur, bateaux, avions etc", on trouve en effet mention d'un scooter de 50 centimètres cubes, de la marque italienne Piaggio, acheté "d'occasion" en 2008 pour 1.500 euros et estimé désormais à 500 euros.
Bref, la porte-parole du gouvernement a un scooter qui n'est pas de première jeunesse. "N'est-ce pas ridicule d'aller jusqu'à le mentionner ?", lui demande Jean-Jacques Bourdin. C'est tout ou rien répond, en substance, la ministre :
Le problème quand on s’engage dans la transparence, c'est qu'il faut tout dire ou sinon on vous accuse d’omission.
Et Najat Vallaud-Belkacem de raconter les réactions générées par la "révélation" de l'existence de ce scooter sur les réseaux sociaux. Elle s'en amuse :
C’est un scooter qui est joli par ailleurs, Piaggio. J’ai reçu un certain nombre de messages d’internautes me proposant de me le racheter et proposant même de le racheter plus cher !Ce qui est très sympathique, je les en remercie !
Mais il est hors de question que je fasse une plus-value !
Jean-Jacques Bourdin lui fait alors remarquer que le site du gouvernement est en train de devenir "leboncoin.fr", un site gratuit de petites annonces entre particuliers. La ministre répond, toujours sur le ton de l'humour :
Le coté cocasse des choses c’est que ça fini par ressembler à ça, évidemment oui !
Au-delà de l'anecdote du scooter, ces déclarations de patrimoine, publiées en fin de journée le 15 avril, ont surtout mis un coup de projecteur sur les ministres les plus et les moins aisés du gouvernement. On fait ainsi remarquer à Najat Vallaud-Belkacem qu'elle est "la plus modeste", ce à quoi elle rétorque :
Je n’en tire aucune fierté ni aucune honte non plus, chacun son parcours, chacun son âge.
Un exercice de transparence pas toujours très bien vécu chez les ministres. Si certains ont pris les devants, comme Pascal Canfin, Cécile Duflot ou Marie-Arlette Carlotti, en publiant leurs déclarations de patrimoine à l'avance, d'autres l'ont fait à reculons.
Dans Le Figaro de ce 16 avril, la ministre déléguée aux Français de l'étranger, Hélène Conway-Mouret, parle ainsi de "mise à nu" :
J'ai eu l'impression d'avoir dû me déshabiller avant de sortir dans la rue. Ce que j'ai est le résultat de ma vie privée.
D'autres, au patrimoine important comme Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées, partage leur peur de mal passer auprès des Français. Elle a évoqué une "épreuve"à Sud-Ouest :
C'est un patrimoine très important, et difficilement compréhensible de la majorité des Français.
François Hollande doit détailler les autres mesures accompagnant cette transparence - et notamment le renforcement du contrôle des déclarations - au conseil des ministres du 24 avril.