Confirmation à demi-mot. Ce 19 septembre, L'Opinion révèle que, selon les premières estimations, au moins 1.2 millions de foyers supplémentaires sont devenus imposables en 2013. Un chiffre que refuse de confirmer Bercy dans l'article, arguant qu'ils ne sont pas finalisés ... mais que Pierre Moscovici a validé à demi-mot sur Europe 1 ce jeudi.
Interrogé sur ce chiffre par un Jean-Pierre Elkabbach (très) insistant, le ministre de l'Economie commence par rappeler qu'un million de foyers de plus ont dû payer l'impôt sur le revenu en 2012 à cause du gel du barème de l'impôt décidé par la droite :
En 2011, l’ancienne majorité avait décidé ce qu’on appelle le gel du barème de l’impôt sur le revenu et ça avait fait rentrer un million de foyers dans l’impôt.
Puis concède que cette mesure n'a pas été supprimée par la gauche une fois arrivée au pouvoir. Et, donc, qu'"un montant équivalent" de foyers supplémentaires sont désormais touchés par l'impôt en 2013. Autrement dit, environ un million :
Cette année, pour la nécessité absolue de désendetter le pays, le gel a été prolongé .Donc il y a sans doute un montant équivalent de Français qui rentrent dans le barème de l’impôt sur le revenu.
Le chiffre ne sera cependant pas prononcé par le ministre lui-même. Lorsque Jean-Pierre Elkabbach lui demande si leur nombre est de 1.2 millions, Pierre Moscovici répond un vague "peut-être".
Une fois cette concession faite, le ministre entreprend de montrer que tous ces foyers seront épargnés grâce aux nouvelles mesures votées dans le budget 2014, et tout particulièrement la fin du gel du barème de l'impôt. Ce dernier suivra de nouveau l'inflation :
Ce qui compte c’est que nous sommes en train de vous présenter le budget 2014.
Tenant compte de cela, nous allons réindexer le barème de l’impôt sur le revenu, de l’indexer sur le coût de la vie, ce qui revient sur ces travers.
Et nous faisons de surcroît une décote c'est-à-dire une réduction de la cotisation d’impôt sur le revenu qui permet à des ménages, dont le pouvoir d’achat est faible, de voir leur impôt diminuer . Et cela concerne plusieurs millions de personnes.
Cet aveux d'un million de foyers supplémentaires touchés par l'impôt est cependant très néfaste en terme de communication lorsqu'on se souvient de l'élément de langage dégainé par la majorité en septembre 2012 : "9 Français sur 10 ne seront pas touchés par les nouvelles hausses d'impôts."
Le gouvernement expliquait à l'époque qu'un système de décote sur les deux premières tranches d'impôt sur le revenu limiterait l'impact du gel de l'impôt en 2013. Mais d'autres mesures prises par l'exécutif sont venues contrebalancer cette décote.