Polémique sur le port du foulard à l’université : la mise au point du socialiste Jean-Louis Bianco, président de l’observatoire de la laïcité

Publié à 16h37, le 10 août 2013 , Modifié à 11h19, le 11 août 2013

Polémique sur le port du foulard à l’université : la mise au point du socialiste Jean-Louis Bianco, président de l’observatoire de la laïcité
Jean-Louis Bianco en 2011. (Maxppp)

"Foulard à l’université : à qui profite la polémique ?" C’est par cette question oratoire que le socialiste Jean-Louis Bianco titre un billet, publié le 9 août sur son blog , en forme de mise au point sur la polémique naissante autour du port du voile à l’université. Une polémique qui a atteint, vendredi, le gouvernement avec l’opposition ouverte entre deux ministres, Manuel Valls et Geneviève Fioraso .

Président de l’Observatoire de la Laïcité depuis avril 2013 , cet ancien député socialiste proche de Ségolène Royal tente donc de mettre les points sur les i et de couper court à toute évolution de la polémique.

Tout d’abord, Jean-Louis Bianco rappelle que "l’avis" du Haut conseil à l’intégration qui a mis le feu aux poudres "n’en est pas un".

"

Un avis émanant d’une instance, l’ancienne mission laïcité du HCI, qui n’est plus en fonction et qui n’engage personne d’autre que ses anciens membres.

On ne peut que s’étonner de la présentation de ce rapport qui est présenté comme issu d’un organisme toujours en place.

"

Une forme de théorie du complot. 

S’interrogeant, faussement naïf, sur "la soudaine apparition de ce rapport", Jean-Louis Bianco affirme que "la question du foulard à l’université n’est pas à ce stade à l’ordre du jour de l’Observatoire de la laïcité". Mais devine que le sujet est sorti, au cœur de l’été, car doté d’un fort potentiel polémique.

"

Comme le rappelle le ministre de l’Intérieur, cet « avis » émet d’autres propositions, dont certaines ont déjà été évoquées lors des séances de l’Observatoire de la laïcité. Mais la seule qui a retenu l’attention est bien sûr la plus porteuse polémique.

"

L’ancien secrétaire général de l’Elysée sous François Mitterrand dénonce également la concomitance de cette publicisation avec un sondage "bien entendu très largement relayé par les médias, indiquant que 78% des Français «sont opposés au port du voile ou du foulard islamique dans les salles de cours des universités»".

Autre mise au point du socialiste : mettre fin à l’amalgame entre le port du foulard et celui du voile intégral.

Ainsi rappelle-t-il encore :

"

Quand certaines photos de journaux montrent à l’appui de cette enquête une photo d’un voile intégral, on s’interroge sur sa pertinence. Combien de Français savent que l’on parle du foulard (celui qui cache les cheveux) et non du voile intégral, déjà interdit dans les universités ?

"

Et de conclure :

"

Se sentir gêné, pour certains, par telles ou telles pratiques religieuses, ou même y être opposé, ne signifie pas que l’on doive les interdire, dès lors qu’elles respectent le cadre républicain.

"

Du rab sur le Lab

PlusPlus