Policier tué : la polémique qui a enflammé le net

Publié à 12h46, le 09 décembre 2011 , Modifié à 19h41, le 09 décembre 2011

Policier tué : la polémique qui a enflammé le net
Nicolas Sarkozy annonce la mort du policier Eric Lales, le 8 décembre, devant le siège de la police de Marseille, entouré de Claude Guéant, ministre de l'Intérieur ainsi que du préfet de région Hugues Paran et de Pascal Lalle, directeur départemental de la sécurité publique. (Maxppp)

Nicolas Sarkozy a annoncé jeudi midi le décès d'Éric Lales, sous-brigadier de la BAC de 37 ans, touché par trois balles de Kalachnikov dans la nuit du 27 au 28 novembre à l'issue d'une course poursuite avec des cambrioleurs à Vitrolles.

Parallèlement au débat sur le fond du problème, une polémique est née sur internet, de blogs en tweets, depuis jeudi soir concernant la communication de l'Élysée : le fonctionnaire était-il déjà mort quand Nicolas Sarkozy s'est rendu à son chevet ?

La police et l'hôpital démentent formellement mais d'autres sources accréditent la thèse du coup de com' déplacé. 

Le Lab vous propose une revue de web sur ce délicat sujet.

  1. Le policier était toujours vivant jeudi matin

    En déplacement ce matin à Arras où il assistait au congrès annuel du Snop (Syndicat national des officiers de police, majoritaire), le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a précisé qu’il s’était rendu avec le président de la République au chevet du policier blessé jeudi "quelques dizaines de minutes avant qu’il ne nous quitte".

    Selon les informations recueillies par le service police-justice d’Europe 1, la famille du policier et les autorités ont été informées mercredi soir vers 20 heures que l’état de santé du lieutenant Eric Lales s’était aggravé et qu’il risquait de succomber rapidement.

    L’un des hauts responsables de la police nous assure que le fonctionnaire était toujours en vie le lendemain matin lorsque le chef de l’Etat et le ministre de l’Intérieur se sont rendus dans sa chambre d’hôpital. Nicolas Sarkozy aurait été informé du décès du fonctionnaire une heure plus tard, à l’issue d’une réunion avec les syndicats de police, au moment où il descendait dans la cour du siège de la police marseillaise pour s’exprimer devant les journalistes.

  2. Le chef du service de réanimation confirme aussi

    Sur arretsurimages.net

    Le site Arrêts sur Images  a lui aussi enquêté et contacté vendredi le professeur Claude Martin, responsable du service de réanimation et d'anesthésie de l'hôpital Nord de Marseille. Il est formel et confirme la version de l'Élysée. 

    EXTRAIT de son interview :  

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    Jeudi matin, j'arrive vers 8 heures, il est encore vivant, mais on sait qu'il va décéder dans les heures qui viennent. A 10 heures, quand Nicolas Sarkozy arrive, je lui dis que le patient est en train de mourir. Le président a passé quelques minutes à proximité du box. M. Lales était toujours en vie quand Nicolas Sarkozy est parti. Et il s'est arrêté de respirer environ 50 minutes après le départ de Nicolas Sarkozy. On a dû signer l'acte de décès aux alentours de 11 heures. Il est donc vrai que Nicolas Sarkozy a assisté à ses derniers instants.

    "
  3. L’hôpital dénonce des "informations erronées"

    Sur europe1.fr

    Europe1.fr a téléphoné à l'Hôpital Nord de Marseille pour connaître l'heure et le jour du décès d'Eric Lales. "Il n'y a pas de polémique" affirme la direction de la communication de l'hôpital qui dénonce des "informations erronées". 

    CITATION extraite du communiqué ci-dessus

    "

    L’ensemble des traitements et examens nécessaires ont été mis en œuvre par les équipes médicales et soignantes dans le cadre des bonnes pratiques médicales et de la déontologie afférente.

    Le chef de service de réanimation est en capacité de rétablir la chronologie des faits et modalités de prise en charge.

    "
  4. "J'ai assisté à ses derniers instants de vie", dit Sarkozy

    Sur marsactu.fr

    Le site Mars Actu  a filmé l'annonce par Nicolas Sarkozy de la mort d'Eric Lales, jeudi, en fin de matinée, devant L'Évêché, le commissariat central de Marseille.

    CITATION extraite de la vidéo ci-dessus

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    Je viens d'apprendre la mort du fonctionnaire de police Eric Lales, abattu froidement par des délinquants sans scrupules. Il laisse une jeune femme veuve et deux petites filles orphelines.

    Je me suis rendu à l'hôpital, c'étaient ses derniers instants de vie.

    "
  5. Des blogueurs crient à la manipulation

    Sur plumedepresse.net

    Dans un billet de blog très partagé vendredi matin sur les réseaux sociaux, le journaliste Olivier Bonnet  accuse l'Élysée d'avoir instrumentalisé et retardé l'annonce du décès d'Éric Lales.

    Citant l'écrivain et ancien policier Marc Louboutin, un tweet de journaliste et des messages de policiers sur Facebook, Olivir Bonnet affirme qu'une "funèbre mascarade" a été organisé pour différer l'annonce du décès du policier. 

    EXTRAIT du billet d'Olivier Bonnet citant Marc Louboutin

    "

    Eric Lalès était dans un état désespéré depuis hier [mercredi] après-midi. Après une discussion avec les médecins, sa femme a demandé à ce qu’on le débranche. Il était en état de mort clinique, de mort cérébrale. L’annonce de sa mort est tombée en même temps que celle de la visite de Sarkozy : tu imagines que ça tombait mal… Les réseaux sociaux de policiers ont pleuré sa mort hier soir à partir de 23 heures.

    Comment se fait-il que le président de la République puisse "partager les derniers instants" de ce policier 20 heures plus tard ? Les politiques ont demandé à ce que la nouvelle ne soit pas annoncée. Sarkozy n’a pas vu Eric Lalès vivant.

    "

    Un autre blogueur, Rimbus , reprend ces accusations, tout comme l'ancienne policière Bénédicte Desforges . Dans la colonne commentaires de cet article, d'autres blogueurs vous proposent des liens (non vérifiés par la rédaction).

  6. Le tweet qui sème le trouble

    Sur twitter.com

    Philippe Pujol, journaliste pour le quotidien communiste "La Marseillaise" a posté jeudi vers 14 H un message sur Twitter massivement retweeté (c'est à dire repris sur les comptes d'au moins 100 autres comptes Twitter):

    "

    Un flic m'avait glissé que le #policier, déjà en mort cérébrale, serait "débranché" après la venue de #Sarkozy. Je ne l'ai pas cru. A tort

    "
  7. Quel intérêt pour Sarkozy de jouer les anges de la mort ?

    La mort du policier a-t-elle vraiment eu lieu avant l'arrivée de Sarkozy ?

    Une rumeur court sur Twitter : le policier grièvement blessé dans une attaque à Vitrolles fin novembre, était en état de mort cérébrale bien avant l'arrivée de Nicolas Sarkozy à Marseille. Selon cette rumeur, on (médecins ? famille ? autre ?) aurait attendu près de 24 heures pour mettre fin à l'assistance médicale qui maintenait Eric Lales en vie.

    Bien sûr, cette rumeur fait les délices des blogs anti-sarkozistes qui la reprennent en se sourçant mutuellement. " target="_blank">Le billet le plus complet sur cette histoire donne quelques détails et cite deux ex-policiers devenus auteurs. Cela suffit visiblement pour beaucoup à crédibiliser l'information.

    Je ne doute pas de la sincérité de ces personnes, mais je vois mal quel serait l'intérêt de Nicolas Sarkozy de jouer les anges de la mort ?...

    Ce serait typiquement le genre de manipulations fragiles qui ne tient pas la distance, la preuve avec la rumeur qui court aujourd'hui. Ensuite, il va immanquablement y avoir des plaisanteries du style "Voir Sarkozy et mourir". Enfin, être associé au décès d'un être humain est peu vendeur.

    Par contre, le Président serait arrivé après le décès, il aurait pu participer à une séquence émotion avec des policiers marseillais, ce qui aurait été bien plus positif.

  8. L'Élysée a aussi tweeté et s'est géolocalisé à son chevet

    Sur variae.com

    Notre blogueur Romain Pigenel, alerté par le militant socialiste Erwan Lescop  remarque que le compte officiel de l'Élysée s'est localisé sur Foursquare (une application de géolocalisation) dans l'hopital Nord de Marseille.

    Cliquez-ici  pour voir le tweet de l'Élysée (photo ci-dessus).

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    En déplacement à Marseille, N #Sarkozy s'est rendu au chevet du policier très grièvement blessé le 28 novembre dernier à Vitrolles.

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    EXTRAIT du billet de Romain Pigenel

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    Que le Président fasse savoir qu’il rend visite au gardien de la paix gravement blessé durant son service, pour le soutenir lui et ses proches, est normal, convenable et même nécessaire.

    Mais que son service de communication transforme cela en un événement de réseau social, en mettant en scène par géolocalisation la visite elle-même, me semble être un faux-pasqui témoigne d’un manque de pudeur et de décence tout-à-fait étonnants et regrettables.

    "
  9. Cet article se construit avec vous !

    Vous avez vu des tweets, statuts Facebook ou billets de blog qui vont dans le sens de cette théorie de la manipulation ? Déposez vos liens dans les commentaires ci-dessous. Nous réactualiserons cet article avec vos contributions !

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