Publié à 07h24, le 22 novembre 2012 , Modifié à 07h33, le 22 novembre 2012

Les maires doivent célébrer un mariage gay même si cela pèse sur leur conscience

Ce 22 novembre, Cécile Duflot signe une tribune dans Libération [article payant] au sujet du mariage pour tous. La ministre revient sur le thème de la liberté de conscience, expression particulièrement utilisée depuis que François Hollande, deux jours plus tôt, a assuré aux maires qu'ils pourraient invoquer cette liberté pour ne pas célébrer de mariages gays et ainsi déléguer à leurs adjoints.

Depuis, le gouvernement, et notamment sa porte-parole, ont précisé ses propos, indiquant qu'il s'agissait surtout de "faciliter la délégation aux membres de l'opposition" en cas de difficultés dans une commune. Le président lui-même a rassuré : la "liberté de conscience"ne sera pas inscrite dans la loi.

Dans sa tribune, Cécile Duflot quant à elle n'accepte pas le refus de ces maires. Pour la ministre du logement, ils se doivent d'appliquer tout simplement la loi, que cela pèse sur leur conscience ou non :

Pour moi, les choses sont claires : la liberté de conscience des maires ne peut en rien venir entraver la liberté de vivre selon son coeur, l'égalité devant la loi  ou la fraternité dans la république.

Les maires et les adjoints qui célèbrent les mariages agissent en tant qu'officiers d'état civil. A ce titre, ils ne représentent ni leurs électeurs ni eux-mêmes, mais l'Etat, et ils doivent appliquer la loi.

Pour la ministre, les maires qui refusent de prononcer le mariage d'un couple homosexuel "doivent reconnaître qu'ils défendent au fond le maintien d'une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle" :

Défendant cette position, ils doivent avoir conscience qu'ils frappent l'homosexualité d'illégitimité. Ils disent à de nombreuses personnes : "Votre vie est scandaleuse, immorale, choquante, contraire aux bonnes moeur."

Par cette tribune, Cécile Duflot préfère donc tenter de convaincre les maires qu'ils doivent tous célébrer ces mariages - en tant que représentants de l'Etat - plutôt que de leur laisser la possibilité d'invoquer leur conscience.